La 5G, c’est rapide, mais il faudra bien patienter
Le public, qui attend beaucoup de la 5G, risque d’être déçu dans un premier temps
Des smartphones 5G dans les boutiques en veux-tu, en voilà; des forfaits compatibles 5G qui pointent leur nez, le top départ donné mercredi aux opérateurs par l’Autorité de régulation des communications et des postes (Arcep) pour «allumer» leurs antennes 5G… Youpi, la 5G semble enfin là ! Cette fois, à nous les débits multipliés par dix, le cloud-gaming, les films qui se téléchargent en une seconde au lieu de quarante, la réalité virtuelle, les voitures autonomes… Oui, mais «non», répond Guy Pujolle, professeur à la Sorbonne et spécialiste des réseaux.
Des démarches administratives
« La 5G qui frappe à nos portes n’est pas encore la 5G à laquelle on pense », explique à 20 Minutes l’auteur de Faut-il avoir peur de la 5G ? (Larousse). Selon lui, « elle ne sera pas complète pour le grand public avant 2024 ou 2025 ». Explications. « La 5G, c’est d’abord l’utilisation de nouvelles fréquences, décrypte Sébastien Soriano, le président de l’Arcep. Depuis le 18 novembre, les opérateurs ont reçu l’autorisation de l’Etat d’utiliser ces fréquences. Il leur reste à effectuer des démarches administratives sur le plan local, d’ouvrir leur réseau quand ils le souhaitent, tout en choisissant leurs priorités géographiques. » SFR a ouvert son réseau 5G à Nice vendredi. Donc non, la 5G ne va pas couler à flots sur toute la France dès qu’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free déboucheront le réseau nouveau… (lire l’encadré). C’est donc la gueule de bois qui guette les acheteurs des nouveaux iPhone 12, Galaxy Note 20 et autres Huawei Mate 40 Pro. Pour éviter les déceptions, l’Arcep prend les devants. «Il y a eu un certain nombre de fantasmes autour de cette 5G. Nous mettrons en ligne l’observatoire de la 5G les jours suivant son lancement commercial par les opérateurs [d’ici à mi-décembre]. Cet observatoire va amener la meilleure information possible avec les cartes de service des opérateurs», précise Sébastien Soriano. Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont investi 2,8 milliards d’euros pour leurs fréquences. La balle est dans leur camp.