L’amarrage fait des remous
Deux familles se sont vu refuser l’autorisation de stationner cet hiver dans la darse
Les propriétaires de la Fiancée du Pirate et du Porto Mare comptaient amarrer leurs bateaux, qui leur servent d’habitation, dans la darse de la Confluence pour l’hiver. Comme ils le font depuis cinq ans et six ans. Problème : la métropole, dont l’exécutif a changé en juillet, a refusé de leur délivrer une autorisation. Geneviève Brichet, porte-parole du collectif Péniche de Lyon, accueille l’une des familles sur son bateau. L’autre est allée s’amarrer « à la sauvage » à l’entrée de la darse. « Ils n’ont quasiment pas de chauffage. Ils sont désespérés et ne comprennent pas, décrit Geneviève Brisset. Nous ne sommes pas à l’abri de crues. Un bateau d’à peine 13 m peut chavirer. Dans la darse, ils auraient la possibilité de s’attacher. » Selon elle, le règlement ne mentionne « nulle part qu’il est interdit de stationner l’hiver ». «Cette darse a été un caprice à une époque, décrit Pierre Athanaze, vice-président (EELV) de la métropole en charge de l’environnement. Elle est vide, elle n’a pas vraiment un usage défini et les installations électriques ne permettent de chauffer plusieurs bateaux l’hiver.» Pas question d’engager des travaux « qui coûteraient une fortune », assure-t-il.
«Caprice de bobos»
« Je ne vois pas pourquoi les Grands Lyonnais paieraient pour le caprice de deux familles de bobos, fait-il remarquer. Ils ont fait le choix de vivre sur des petits bateaux. C’est comme si vous décidiez d’installer votre camping-car place Bellecour et que vous demandiez à la ville de payer les aménagements. » Refusant d’accorder « un énième passe-droit », l’élu explique qu’il y a « des familles en situation bien plus précaire qu’il faut aider en priorité». Pierre Athanaze ajoute qu’un port doit ouvrir à Anse, dans le Beaujolais. Une solution pour les familles ? L’une d’elles, qui a demandé une place, ne pourra pas s’y amarrer avant 2022.