Les parcs indoor en appellent à l’aide de l’Etat
Alors que l’activité pourrait redémarrer à la fin du mois de janvier, des professionnels s’inquiètent et en demandent plus à l’Etat
Du rire des enfants au silence. Touché par la crise sanitaire, le King Aventure de Dardilly, près de Lyon, est fermé comme les 2000 structures de loisirs indoor (parc de jeux, bowling, escape game, laser game) du territoire. «Dans la métropole, on a fermé dès le 10 octobre alors que presque partout ailleurs, nos collègues ont au moins pu terminer les vacances de la Toussaint, avant de fermer», , soupire Cédric Bousquet, gérant du parc. Et l’espoir de rouvrir avant la fin de l’année s’est envolé lors de l’allocution d’Emmanuel Macron, ne prévoyant pas de reprise pour ces activités de loisirs avant le 20 janvier.
«On a tous de très gros loyers et des frais mensuels importants en raison de la taille de nos établissements, détaille Cédric Bousquet. Moi, j’ai 17000€ de charges fixes.» Des frais considérables, donc, et peu de rentrées d’argent. Depuis mars, ces entreprises ont en effet perdu en moyenne 80% de leur chiffre d’affaires. Grégoire Ros, qui a repris le Kids Galaxy de Saint-Bonnet-deMure en septembre 2019, n’est pas davantage épargné. « Le temps de lancer l’activité après notre rachat, on a commencé à travailler en janvier. Mais le confinement nous a coupé l’herbe sous le pied », confie le gérant. Pour tenir, il a, comme ses confrères, puisé dans sa trésorerie et cessé de se rémunérer.
Lors du premier confinement, une aide de 1500€ par mois lui a été accordée par l’Etat. D’autres, installés dans l’agglomération lyonnaise, ont bénéficié d’une enveloppe supplémentaire de 1 000 € de la Métropole. Depuis octobre, ces entreprises bénéficient désormais du Fonds de solidarité de 10 000 € par mois. «Ces aides ne sont pas adaptées à notre situation et à nos charges fixes», regrette Cédric Bousquet, qui espérait une revalorisation du fonds de solidarité. Des espoirs douchés là encore par Emmanuel Macron.
Les cas délicats de ces parcs devraient se multiplier dans les prochains mois. D’autant que la reprise reste très incertaine. «On nous dit le 20 janvier si la situation sanitaire s’est améliorée. Mais tout le monde va faire la fête le 31 décembre. Cela va être une hécatombe en début d’année et, en février, on reconfine », s’inquiète Grégoire Ros. Pour que le secteur des loisirs indoor puisse résister, le Space (Association des espaces de loisir indoor) demande à l’Etat d’abonder le fonds de solidarité de 7 000 € supplémentaires sur dix mois. « Si l’aide qu’on nous apporte est à la hauteur de nos charges, on pourra s’en sortir», ajoute Cédric Bousquet, soucieux que le cri d’alarme des petits parcs soit enfin entendu.
« Ces aides ne sont pas adaptées à notre situation et à nos charges fixes. »
Cédric Bousquet, gérant du King Aventure de Dardilly