20 Minutes (Lyon)

Kadewere, la furie et la foi

L’auteur des trois derniers buts de l’OL a connu un parcours atypique, du Zimbabwe à la Suède

- Jérémy Laugier

Tino Kadewere a eu beau se révéler avec Djurgarden­s (Suède) au printemps 2018 (8 buts en 12 matchs) puis la saison passée au Havre (20 buts en 24 matchs en L2), il n’était pas attendu à l’OL comme l’attaquant clé permettant de retrouver le podium. Auteur des trois derniers buts lyonnais, dont celui de la victoire à Angers dimanche (0-1), l’internatio­nal zimbabwéen de 24 ans impression­ne. « Il n’est pas le plus rapide, le plus spectacula­ire ni le plus puissant des attaquants, remarque son ami, et ancien partenaire en sélection, Matthew Rusike. Sa plus grande force est de toujours être bien placé, au bon endroit et au bon moment. C’est comme Thomas Müller, en fait, personne ne sait vraiment quelle est sa grande force, mais qu’est-ce qu’il est fort ! » Le gardien zimbabwéen Tatenda Mkuruva, qui a grandi avec Tino Kadewere à Harare, insiste sur une caractéris­tique qui ne saute pas aux yeux en Ligue 1 : « Croyez-moi, Tino est avant tout un super dribbleur, même si son jeu a changé et mûri aujourd’hui. Je me souviendra­i toujours d’un match de collège dans lequel Tino, à 15 ans, a dribblé six joueurs sur la même action, dont le gardien, avant de marquer. »

Son heure vient progressiv­ement avec la sélection des Warriors (3 buts en 18 matchs), à l’image de son but en Algérie le 12 novembre (3-1). « Notre surnom d’équipe va comme un gant à Tino », souligne Tatenda Mkuruva. Car les épreuves auxquelles Tino Kadewere a déjà été confronté vont bien au-delà d’une adaptation délicate en Suède, durant six mois loin de sa femme et de son fils, et d’une rupture du ligament latéral du genou gauche en 2018. Tino a perdu son père Onias en janvier 2015, et son frère Prince est décédé le 12 août.

Une grande « force mentale »

« Il a grandi dans une sacrée famille de footballeu­rs et il ne se levait pas que pour lui, confie Matthew Rusike. Son père et son frère ont toujours été ses plus grands soutiens dans ses rêves de carrière profession­nelle. Sa force mentale, en plus de sa foi chrétienne, est incroyable. Personne ne mérite plus de réussir dans le foot que lui. » Le défenseur havrais Woyo Coulibaly (21 ans), qui le considère même comme son « grand frère » est formel : « C’est un mec tellement bien qu’on ne peut que l’apprécier. »

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Dimanche, à Angers, Tino Kadewere a marqué le but de la victoire.

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