La crise sanitaire freine les domaines transfrontaliers
Deux domaines transfrontaliers ignorent encore comment ils vont s’organiser
Au domaine skiable franco-suisse des Rousses (Jura), on fait face à un cassetête transfrontalier. L’accès au sommet du massif de la Dôle (1 678 m), via le télésiège des Dappes, ne concerne que le territoire suisse, autorisé à ouvrir, sauf au parking des Dappes, à Prémanon, qui se trouve de l’autre côté de la frontière. Une situation cocasse que n’ont sans doute pas imaginée Emmanuel Macron et Jean Castex lorsqu’ils ont annoncé la semaine dernière envisager « des mesures restrictives et dissuasives» pour empêcher les Français d’aller skier à l’étranger, évoquant même « des contrôles aléatoires aux frontières».
« L’accès ne se fait que par un seul versant, donc même les Suisses voulant skier aux Rousses sont obligés de passer par la douane franco-suisse, explique Claire Devillers, chargée de communication pour cette station. La frontière est littéralement en bas du télésiège.» Dans le flou complet, les Rousses ne vont, pour le moment, ouvrir samedi que leur domaine nordique (ski de fond et raquettes), pour lequel les 300 km dédiés sont accessibles à tous, et ce des deux côtés du territoire. La sous-préfecture de Saint-Claude s’est penchée cette semaine sur cette problématique insolite. La station aimerait ouvrir un tiers (suisse) de ses 50 km de pistes de ski alpin à partir du 15 décembre, le temps de s’organiser et de miser sur un véritable enneigement.
«Pas notre rôle de contrôler»
Du côté des Portes du soleil, dans le massif du Chablais (Haute-Savoie), on se prépare à «une ouverture mi-décembre» des quatre stations suisses du domaine, qui en compte huit (fermées jusqu’en 2021) côté français. Des amateurs de ski de rando français pourraient-ils grimper afin d’accéder aux pistes suisses bientôt ouvertes? «On a demandé aux autorités un éclaircissement sur la pratique de cette activité, reconnaît Benoît Cloirec, coordinateur des Portes du soleil. En tout cas, ce ne sera pas notre rôle de contrôler le flux de Français tentant d’aller skier en Suisse.»