Allô les gens? Ici le monde
Pas totalement un réseau social, pas vraiment une réunion Zoom, on a testé Clubhouse, l’application ultra sélect où seule la voix compte
Installer Clubhouse sur son téléphone, c’est revivre la peur de se faire refouler en boîte de nuit à 17 ans. Pour accéder à l’application, on se retrouve vite face à des portes closes. On se tourne alors vers Facebook ou Twitter, où de généreuses personnes nous font don de leur laissez-passer. Pourquoi se donner autant de mal ? Parce que Clubhouse, c’est le dernier succès qui fait frémir la Silicon Valley.
Avec 2 millions de nouveaux utilisateurs par semaine, cette application connecte le monde entier grâce à la voix. Pas de like, pas de story, juste des conversations audio auxquelles n’importe qui peut se joindre. Le réseau attire aussi les célébrités, à l’instar d’Ashton Kutcher, Oprah Winfrey ou Elon Musk. Titillé par le buzz autour de cet ovni du Net, on s’empresse de lancer l’application. S’affichent devant nos yeux plusieurs salles, dont une qui arbore un drapeau français. On y suit la conversation d’une dizaine de personnes, qui discutent de leur routine matinale.
Business, économie…
L’occasion d’apprendre que l’un des intervenants ne peut pas se coucher sans que sa cuisine soit nettoyée avec du savon noir. Bon, on se dit qu’on aurait pu survivre sans cette information. On quitte cette salle pour se balader sur le réseau. Le développement personnel, le business, l’économie, l’entrepreneuriat, voilà quelques-uns des thèmes les plus abordés.
On finit par tomber sur une petite « room » franco-japonaise. On lève la main pour participer aux bavardages. Eri, habitante de Fukuoka, dans le sud du Japon, nous invite à nous présenter. Puis les sujets de discussion s’enchaînent, comme si l’on venait de rencontrer des inconnus dans un bar. « J’ai halluciné dès la première "room", sur le fait que tu puisses discuter avec des gens du monde entier en live, nous raconte Thibaut. En matière d’apprentissage, moi qui suis très curieux, c’est vraiment énorme. » Eri a décidé de créer sa propre salle de tchat après deux jours d’utilisation passive de l’appli : « Je trouve que c’est une expérience qui facilite la communication. Et puis, j’ai l’impression que je divulgue moins d’informations persos. En fait, c’est comme un coup de fil à plusieurs.»