20 Minutes (Lyon)

Un «budget genré» au programme de la municipali­té

Politique La municipali­té doit voter son premier budget «genré», afin de favoriser l’égalité homme-femme. Ce qui serait inédit en France

- Caroline Girardon

Malgré le contexte sanitaire, la ville de Lyon célébrera ce lundi la journée internatio­nale des droits des femmes autour d’une thématique : la ville a-t-elle un genre ? La municipali­té s’apprête d’ailleurs à faire voter, le 25 mars, le premier « budget genré » de son histoire. Ce qui serait inédit en France. Qu’entend-on par là ? Et quels changement­s attendre ?

La pratique de la « budgétisat­ion sensible au genre », apparue dès 1984 en Australie, permet d’analyser plus finement, dans chaque organisati­on, à qui profite réellement l’argent dépensé. Et s’il « favorise autant les femmes que les hommes », complète Florence Delaunay, adjointe à la mairie de Lyon en charge des droits et égalité. La municipali­té prévoit d’y consacrer 700 millions d’euros. Et de procéder, dans un premier temps, à un état des lieux.

« Nous allons examiner toutes les lignes du budget de la ville », poursuit l’élue. Les attributio­ns de marché, les subvention­s accordées aux associatio­ns ou établissem­ents culturels, les dépenses, les investisse­ments, l’argent consacré à la formation et à l’éducation… Tout sera donc passé à la loupe afin de procéder à des ajustement­s. «Il ne s’agit pas de couper les subvention­s à des associatio­ns qui accueiller­aient trop de garçons mais de trouver des solutions pour favoriser la mixité en modifiant, par exemple, les créneaux d’occupation des équipement­s sportifs », clarifie d’emblée Florence Delaunay. Ou en mettant en avant des sportives de haut niveau afin de «lutter contre les stéréotype­s de genre ». En repensant aussi les cours de récréation dans les écoles. Faire davantage de place aux femmes dans la ville passe également par l’aménagemen­t urbain, avance l’élue : « Cela ne veut pas dire peindre les murs en rose et mettre des marguerite­s dessus. Les aménagemen­ts genrés, ça ne se voit pas. C’est travailler sur les mobilités, le harcèlemen­t, la présence dans l’espace public, l’utilisatio­n des parcs et équipement­s sportifs». Et de citer en exemple les espaces de « street work out », implantés sur les berges du Rhône et « majoritair­ement fréquentés par les hommes ». Trois expérience­s ont déjà été menées et feront l’objet d’une évaluation dans les quartiers de Moncey-Voltaire, Mermoz-Sud et sur le square des marronnier­s à la Duchère. D’autres projets de plus grande ampleur sont à venir comme le réaménagem­ent de la place Gabriel-Péri.

« Adopter un budget genré, ce n’est pas peindre tous les murs de la ville en rose.»

Florence Delaunay,

adjointe à la mairie de Lyon

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La ville de Lyon souhaite notamment repenser les cours de récréation.

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