Une «nageoire» à l’arrière des navires pour des économies de carburant
C’est un appendice que ses inventeurs comparent à une « nageoire de baleine». L’image illustre le rôle de ce «foil» né dans l’esprit d’Olivier Giusti, fondateur de la start-up Blue Fins, installée à Brest (Finistère), expert en ingénierie maritime. Sa fibre pour les énergies renouvelables l’a poussé à se pencher sur la question de l’empreinte carbone du trafic maritime. Il a alors eu l’idée de récupérer l’énergie des vagues, en reproduisant le mouvement de balance d’une nageoire de baleine pour faire avancer les navires.
Cette invention, l’ingénieur l’a mise au point avec la complicité de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). Accrochée à l’arrière des pétroliers et méthaniers, la nageoire d’environ 25 m de long et 10 m de large s’actionne lorsque la mer ondule et que le navire se met en mouvement. Les navires équipés pourraient économiser jusqu’à 30% de carburant. «L’efficacité du système dépend du lieu, de la saison, de l’orientation de la houle, des vents », précise Marc Le Boulluec, ingénieur à l’Ifremer.
Avec de tels gains, le scientifique estime que les transporteurs pourraient rapidement se tourner vers cette technologie : «Leur consommation en fioul lourd est énorme. Ils seront à l’écoute, car ils ont des besoins d’économie. » Ces « besoins » ont été imposés par l’accord de Paris signé en 2015, qui prévoit une réduction du volume total des émissions d’au moins 50 % en 2050 par rapport à 2008.