«Je n’hésitais pas à bousculer les garçons»
Football La Lyonnaise Ellie Carpenter revient sur ses saisons disputées dans un championnat masculin
Le 15e sacre consécutif en D1 va-t-il échapper à l’OL ? Poussées dans leurs retranchements comme jamais, les Lyonnaises doivent absolument battre le PSG samedi (21 h), au Parc OL, pour reprendre la tête du championnat. Elles pourront s’appuyer sur la niaque de leur latérale droite australienne Ellie Carpenter (20 ans).
Dès l’âge de 15 ans, vous êtes devenue professionnelle en W-League australienne...
Avant ce premier contrat pro, je ne voulais pas évoluer à un niveau moyen dans les catégories jeunes, au sein d’une équipe entièrement féminine. J’ai donc tenu à me dépasser en jouant contre les garçons. Il a fallu faire une exception et toutes les équipes ont dû donner leur accord, pour que je puisse être inscrite dans le championnat masculin. J’étais la seule fille de tout le championnat et j’adorais ça !
Comment êtes-vous parvenue à vous imposer au milieu d’eux ?
Tu dois prouver aux gars que tu es assez bonne footballeuse pour mériter d’être là. Je crois que j’ai obtenu leur respect, et mes partenaires sont même devenus de vrais frères pour moi. C’était drôle car dans les équipes adverses, j’entendais souvent dire «Qui va marquer la fille?». Mais en fait, j’étais plus costaude que la plupart des garçons et je n’hésitais pas à les bousculer. Me confronter en permanence aux garçons m’a beaucoup aidée à grandir.
Et à exploser des records de précocité, en devenant la plus jeune footballeuse de l’histoire à participer à des JO (à 16 ans à Rio, en 2016), puis au championnat américain
(à 18 ans aux Portland Thorns)…
Tout est allé très vite pour moi. Quand je repense à mes débuts professionnels, je me dis que j’étais toute petite et extrêmement jeune. J’ai la sensation d’avoir tellement pris en maturité en cinq ans. Quand je me suis retrouvée aux JO, j’ai senti que je devais grandir rapidement car mes coéquipières avaient 10 ou 15 ans de plus que moi. En une semaine, je suis passée d’une ado allant à l’école tous les jours à une athlète participant aux JO, c’était fou!