Avec son poulailler connecté, elle fait des oeufs-reux
Innovation Etudiante en école d’ingénieurs à Grenoble, Clérye Figarella a inventé un poulailler connecté, autonome et automatique
L’idée lui est venue en observant tendrement sa grand-mère en train de répéter les mêmes gestes chaque jour : nourrir patiemment ses gallinacés, ramasser les oeufs et fermer le poulailler. À tout juste 20 ans, Clérye Figarella, étudiante à Grenoble INP Ense3, a imaginé un poulailler autonome, connecté et automatique, pour soulager les tâches des éleveurs ou des propriétaires. Ce projet, loin d’être excentrique, a retenu toute l’attention de la Fondation de France, qui lui a décerné le prix Déclic jeunes. Originaire du Sauze-du-lac, petit village des Hautes-Alpes de 130 habitants, l’étudiante nourrissait l’idée depuis un certain temps. Et s’est inspirée pour cela du vécu de ses grands-parents, agriculteurs, aujourd’hui à la retraite. « Quel que soit le temps, je vois ma grand-mère, qui aura bientôt 80 ans, aller à pied au poulailler soir et matin. En hiver, les chemins sont parfois boueux, ça glisse. Elle met trente à quarante minutes. Le soir, même quand il y a de l’orage, il faut retourner fermer les poules », raconte Cléry, qui a donc imaginé un système pour lui simplifier la vie. « Il s’agit d’un système énergétique indépendant, expose la jeune femme. Le principe est simple : le toit est équipé d’un panneau solaire. Les rayons de lumière vont actionner mécaniquement l’ouverture et la fermeture de la porte du poulailler. Une vis sans fin permettra de faire descendre du toit la nourriture dans les mangeoires et d’apporter l’eau nécessaire dans les abreuvoirs. » De fait, le propriétaire pourra gérer le niveau des réservoirs de graines, en rajouter si besoin, augmenter également la température des lieux à l’aide d’un smartphone connecté au système. Plus besoin de se déplacer non plus pour mettre les cocottes au lit.
« Ainsi, on peut nourrir les poules de chez soi, on peut partir en week-end sans se préoccuper de tout ça », ajoute Clérye. Et de préciser, en riant : « Par contre, le système ne ramasse pas les oeufs. C’est un plaisir que je laisse aux éleveurs. »
Grâce à la bourse de 7 500 € qu’elle a obtenue via la Fondation de France, l’étudiante en génie électrique planche actuellement sur un prototype destiné avant tout aux particuliers. « Pour l’instant, il ne s’adresse pas aux grosses exploitations, mais surtout aux néoruraux ou habitants des villes, car l’élevage de poules en milieu urbain se répand de plus en plus », observe Clérye qui entend propose ensuite son système aux communes des Hautes-Alpes. « J’en ferai sur commande en parallèle de mes études », conclut-elle.
« Le système ne ramasse pas les oeufs. C’est un plaisir que je laisse aux éleveurs. »