Une étude à l’écoute de celles et ceux qui chantent faux
Sciences Des chercheurs lyonnais recrutent des volontaires qui rencontrent des difficultés de perception de la musique, pour deux études
Et si chanter faux n’était pas une fatalité ? A Lyon, des chercheurs du Centre de recherche en neurosciences sont en quête de volontaires pour faire avancer leurs travaux sur la perception musicale. Pour mieux cerner ce qui se joue dans notre cerveau pour percevoir la musique et comprendre pourquoi certains ont l’oreille musicale quand d’autres chantent faux, les chercheurs vont mener deux études rémunérées, réalisées au sein du labo de recherches (lire l’encadré).
« Pour certains, reconnaître une chanson familière sans les paroles est compliqué, voire impossible, souligne Caliani Hoarau, étudiante en master de neurosciences et neuropshychologie et stagiaire au centre de recherches de Lyon. Ils peuvent ne pas se rendre compte que quelqu’un chante faux. » La première étude doit permettre de tester, sur des sujets souffrant d’un déficit en la matière, un programme d’entraînement musical. « On sait qu’il y a un déficit au niveau des connexions fronto-temporales, très importantes dans la perception de la musique, explique Caliani Hoarau. Nous souhaitons étudier si cet apprentissage à long terme peut améliorer leur perception de la musique et si cela se voit au niveau cérébral et comportemental. »
Réponses dans un an et demi
Les chercheurs évalueront l’efficacité de leur programme grâce à des séances de magnétoencéphalographie. « C’est une technique d’imagerie, sans danger, bien sûr, qui permet d’enregistrer l’activité du cerveau », détaille Caliani Hoarau. La seconde étude, réalisée sur ordinateur ou tablette tactile, a pour objectif de valider une série de tests auditifs permettant aujourd’hui d’évaluer la perception de la musique.
Grâce à ces études, les chercheurs lyonnais espèrent avoir une meilleure connaissance des déficits de la perception musicale. Les conclusions de ces travaux, dont les résultats ne devraient pas être connus avant un an et demi au moins, pourraient être essentielles pour les patients atteints de troubles auditifs importants. Selon Caliani Hoarau, les résultats de ces recherches pourraient notamment être mis au service des personnes équipées d’implants auditifs.