« J’achète encore des DVD »
Le réalisateur français est le parrain du Festival TCM cinéma
Le premier Festival TCM cinéma donne carte blanche à Michel Hazanavicius pour projeter cinq de ses films américains favoris du 21 au 25 novembre au cinéma Les Fauvettes, à Paris. Pour 20 Minutes, le réalisateur de The Artist et OSS 117 évoque la cinéphilie et les films cultes à l’heure d’Internet.
Quelle est votre consommation personnelle de films ?
Avec des enfants, je vais moins dans les salles qu’avant. En tournage, je ne vois pas de films et, en montage, j’en vois quelques-uns que je regarde comme un monteur. Donc, c’est du visionnage lourd, professionnel.
Chez vous, comment les regardez-vous ? Sur Netflix ?
Non, je ne suis sur aucun site. En revanche, je fais partie des rares crétins qui achètent encore des DVD. A la maison, on n’a pas de télé, mais on a un écran. Etant membre des académies des oscars et des césars, je reçois pratiquement tous les films français et américains qui concourent chaque année… Ce qui fait beaucoup à regarder, quand même.
Vous en regardez avec vos enfants ?
Oui! Plutôt à la maison, du coup. Les grandes, je les emmène voir des classiques ou des films récents. Cet été, je leur ai montré La Mort aux trousses. L’été, c’est génial, il y a plein de rétrospectives, que ce soit en plein air ou dans les cinémas traditionnels. On peut voir beaucoup de classiques restaurés comme Le Troisième Homme, Johnny Guitare, La Grande Illusion…
Les jeunes découvrent surtout les films en les téléchargeant…
Je suis pour tout ce qui participe à la cinéphilie. C’est une autre expérience d’aller au cinéma. Regarder le film sur un écran d’ordinateur, une télévision, pourquoi pas, mais il ne faut pas que ça annule le plaisir d’aller en salles. Ceci dit, c’est bien de s’éduquer au cinéma, quels que soient ses moyens. Quand on habite à Paris, c’est facile, mais à la campagne, c’est un peu plus compliqué… Donc, c’est quand même hypercool d’avoir une offre de cinéma à la maison.
A quoi ressemblerait un cinéma libre à l’heure d’Internet ?
Si on n’avait aucun problème de financement – une situation impossible –, je pense qu’Internet pourrait servir de rampe de lancement à beaucoup d’entre eux. Un blockbuster américain n’a pas besoin d’Internet. Les gens vont le voir en salles, et c’est super.