20 Minutes (Marseille)

«Mon film est une ode à la liberté»

- Caroline Vié

Jean-François Laguionie est un magicien. Louise en hiver le confirme en

nous faisant passer une saison avec une vieille dame oubliée dans une station balnéaire déserte. Le film envoûte dès les premières images. Son héroïne a raté le dernier train qui pouvait lui permettre de rentrer à Paris. Seule dans une ville fantôme de bord de mer, elle s’organise pour passer l’hiver. Elle profite de sa vie avec le chien qu’elle recueille et ne se trouve pas si mal d’être abandonnée au milieu des fantômes de ses amis d’enfance venus lui tenir compagnie. « Je me suis inspiré de ma mère pour l’inventer, explique Jean-François Laguionie, mais aussi de mes propres souvenirs de bambin pour les passages où elle a 8 ans. »

Une conception artisanale

Ce poème fait plonger le spectateur dans des toiles vivantes en lui donnant une impression de renouer avec une conception très artisanale de l’animation. Les dessins simples et précis semblent prendre vie sous le crayon de l’artiste. « J’ai tenu à ce que l’on retrouve mon trait et la texture du papier », insiste le cinéaste. Il a confié ses dessins, faits à la main dans sa maison bretonne, au directeur artistique Lionel Chauvin et à l’équipe de JPL films qui les ont animés en 3D.

Louise en hiver surprend constammen­t par sa fantaisie et sa beauté plastique. On crapahute péniblemen­t en compagnie de la vieillarde et on gambade auprès de la petite fille qu’elle a été. « Mon film est une ode à la liberté que l’on peut ressentir à tout âge », s’exclame Laguionie.

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La vieille femme se débrouille seule dans une ville balnéaire en hiver.

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