Après l’attentat déjoué, comment les animateurs des écoles sont-ils recrutés ?
Le mode de recrutement des animateurs scolaires varie d’une municipalité à l’autre
Il n’était pas fiché S, « a toujours fait un très bon travail » et « semblait apprécié des enfants qu’il côtoyait au travail ». L’un des sept suspects arrêtés, lundi, dans le cadre d’une opération antiterroriste qui a permis de déjouer un attentat en France, était un employé municipal (lire ci-dessous). Il travaillait comme animateur périscolaire à l’école élémentaire strasbourgeoise de la Meinau depuis douze ans. De quoi s’interroger sur le recrutement de ces agents.
Une inégalité sur le terrain
Les animateurs périscolaires sont en charge des animations et de la pédagogie dans le cadre de l’aménagement des rythmes scolaires. Bafa et certification de qualification professionnelle suffisent. Bien qu’ils travaillent dans des écoles, leur recrutement relève des municipalités. « Nous n’avons pas la main sur le recrutement des animateurs périscolaires, ce sont des agents territoriaux recrutés directement par les mairies », confirme Francette Popineau, présidente du SNUipp, syndicat d’enseignants. « Mais toutes les collectivités ne sont pas à égalité sur ce terrain, pointe Agnès Le Brun, maire (LR) de Morlaix et vice-présidente en charge des questions d’éducation de l’Association des maires de France. Les moyens et les préoccupations varient selon les municipalités et, en pratique, certaines villes s’en sortent très bien, mais d’autres font parfois appel à des bénévoles ou à des agents sans diplôme pour prendre en charge l’animation des temps périscolaires. Et, comme c’est au bon vouloir des mairies, toutes ne demandent pas systématiquement un extrait de casier judiciaire lors du recrutement. » Le mode de sélection de ces agents ne permet pas de repérer tous les cas suspects. « L’important est d’avoir des agents au comportement professionnel, mais, dans le cas présent, l’animateur périscolaire interpellé faisait du très bon travail, tout en ayant une idéologie contraire aux valeurs de la République », admet Francette Popineau. Mais « l’action de l’Etat a permis de le déceler avant qu’il ne passe à l’acte, de ce point de vue-là, c’est rassurant », souligne Rodrigo Arenas-Muñoz, le secrétaire général de la FCPE. Aurait-on pu déceler plus tôt la possible radicalisation de ce terroriste présumé? « Cette affaire doit nous pousser à nous assurer que tous les agents territoriaux amenés à travailler avec des enfants défendent des valeurs républicaines », préconise Francette Popineau. Un avis partagé par Rodrigo Arenas-Muñoz : « La dimension citoyenne et la notion d’intérêt général doivent faire partie de leur apprentissage. »