20 Minutes (Marseille)

Les obsédés du culte

Le Festival TCM cinéma ne projette que des films inoubliabl­es

- Mélanie Wanga

Quoi de plus rassurant que de dépoussiér­er l’un de ses DVD, déjà vus et revus ? On le sait : le propre d’un film culte, c’est qu’on ne s’en lasse jamais. Le Festival TCM cinéma, qui organise jusqu’au 27 novembre au cinéma Les Fauvettes, à Paris, des séances accompagné­es d’expérience­s immersives, propose de revoir plusieurs de ces oeuvres qui ont marqué la psyché du public. L’occasion de (re)voir Reservoir Dogs de Quentin Tarantino après avoir participé à une killer-party ou Orange Mécanique de Stanley Kubrick en sirotant un cocktail Moloko… « Ces films ont marqué leur époque, explique Pierre Branco, vice-président de Turner France, Portugal et Afrique. Un film culte va sortir de l’ordinaire et être en avance sur son temps. Il remet en cause l’approche existante, l’améliore. Reservoir Dogs et Gremlins ont respective­ment détourné le film de gangsters et d’épouvante, et l’impact se fait toujours ressentir vingt ans plus tard. » Le film culte n’acquiert généraleme­nt ce titre de gloire que sur le tard. A la différence du classique, il n’est même pas obligé d’être bon. Ainsi, Christophe Beney, docteur en cinéma à l’université d’Amiens, explique : « Pour qu’un film devienne culte, il faut laisser au public le temps de se l’approprier. » La chaîne TCM diffuse un large éventail de films américains, plus de 600 chaque année. « Les programmat­eurs ont pour mission de dénicher des films oubliés aussi bien que des évidences, souligne Pierre Branco. En ouverture du festival, nous présentons La Classe américaine de Michel Hazanavici­us, qui est l’objet d’un culte sur Internet. » Un film jamais sorti en DVD et très peu diffusé à la télé pour cause de droits, dont les répliques clés sont soufflées comme des codes secrets entre fans.

Mal-aimés et récompensé­s

Est-ce que les récompense­s obtenues ont une influence sur la « cultisatio­n » d’un film ? Christophe Beney est partagé : « On pourrait croire que le culte se prête mieux aux films mal-aimés de prime abord, à ceux qui n’ont pas les faveurs de la profession, mais le critère des récompense­s n’est pas un indicateur fiable : Pulp Fiction fait bien l’objet d’un culte et il a reçu la Palme d’or [en 1994]. »

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« Pulp Fiction » de Tarantino est adoré par ses fans.

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