François premier
François Fillon a largement remporté la primaire
François Fillon a largement remporté la primaire devant Alain Juppé, avec plus de 66 % des votes. Il représentera la droite à la présidentielle de 2017.
«J’ai senti cette vague qui a brisé tous les scénarios écrits d’avance. » François Fillon a gagné la primaire de la droite et du centre dimanche soir, écrasant son concurrent Alain Juppé avec plus de 66 % des voix. A 62 ans, François Fillon va représenter Les Républicains pour la présidentielle face à une gauche éparpillée façon puzzle (lire ci-contre) et un Front national conquérant. Cette primaire représente par ailleurs un succès pour la droite, avec un peu plus de 4 millions d’électeurs à chaque tour.
40 ans d’engagement
Adepte d’un « choc libéral », conservateur sur les questions de société et pro-russe à l’international, François Fillon s’est présenté à cette élection comme un partisan de la rupture. Il commence sa carrière politique, voilà près de quarante ans en 1976, en tant qu’assistant parlementaire du député de la Sarthe Joël Le Theule. Au décès de son mentor en 1981, François Fillon reprend son siège à l’Assemblée nationale, devenant alors le benjamin de l’hémicycle.
La carrière du jeune homme de 27 ans est lancée, il cumule les mandats : maire de Sablé-sur-Sarthe, président du conseil général de la Sarthe puis de la région Pays de la Loire, il est plusieurs fois ministre entre 1995 et 2005, malgré son soutien à Edouard Balladur. De 2007 à 2012, il est l’unique Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui le qualifie de « collaborateur » au début de son quinquennat.
2012 représente une année charnière pour François Fillon. Elu député de Paris, l’éternel second conteste la victoire de Jean-François Copé à la présidence de l’UMP. S’ouvre une grave crise au parti, durant laquelle il prend la tête d’un éphémère groupe parlementaire dissident « R-UMP ». Arrachant au parti le principe d’une primaire à droite, il met les gaz en 2013 et impose son indépendance.
Mordant, François Fillon lance à Nicolas Sarkozy à la rentrée 2016 : « Qui imagine de Gaulle mis en examen? » Sa candidature ne frémit pas, jusqu’à plusieurs émissions politiques qui signent l’érosion d’Alain Juppé et l’effondrement de Bruno Le Maire. « Mr Nobody » réussit alors un extraordinaire rebond jusqu’à la victoire. Pari réussi pour le thatchérien français.