« Il va falloir qu’on se pose des questions »
Les militants d’Alain Juppé étaient effondrés après sa défaite
C’est un peu la chronique d’une défaite annoncée. Avant l’annonce des premiers résultats de la primaire de la droite et du centre, les militants et sympathisants d’Alain Juppé, réunis dans le 15e arrondissement de Paris, « stressés », veulent « y croire jusqu’au bout ». Mais les chiffres du dépouillement ont eu sur eux l’effet d’une « claque » : beaucoup ne s’attendaient pas à une si large défaite pour le maire de Bordeaux, distancé de plus de 33 points par François Fillon.
Tristesse, incompréhension
C’est « un énorme sentiment de tristesse, d’autant que c’est sûrement son dernier combat politique », déplore Parvine. « C’est un immense gâchis pour la France, c’est notre dernier gaulliste humaniste », renchérit Marie, qui regrette une campagne « ternie par les calomnies contre Alain Juppé ». Tous les militants interrogés par 20 Minutes évoquent ce sujet et blâment les accusations de complaisance avec l’islam politique qui ont circulé sur leur champion. « Cette semaine était affreuse, on s’en est pris plein la gueule », lâche Gauthier qui a tracté jusqu’au dernier moment avec les Jeunes avec Juppé. Vers 21 h, Alain Juppé monte à la tribune, sous les vivats. Visiblement ému, le maire de Bordeaux félicite son adversaire et remercie ses soutiens. Aux plus jeunes, il lance : « Continuez à porter l’idée de la France que nous avons partagée, une France apaisée et réconciliée. » Les mots clés de sa campagne.Un message d’« espérance » qui n’aura toutefois pas trouvé d’écho dans cette primaire de la droite et du centre.
Mathieu blêmit alors que les résultats se font plus précis. « Moins de 35 %, c’est horrible. Il va falloir qu’on se pose des questions, qu’on essaie de comprendre. » « Ce soir, on va boire du bon Bordeaux », l’interrompt une jeune fille. « Et demain, on va impulser des idées modernes, on créera un think tank », lance-t-elle tandis que les premières notes de « Don’t stop me now » de Queen retentissent.