20 Minutes (Marseille)

Derrière la large victoire de François Fillon, un bataillon de fidèles soutiens

Elus, patrons, conseiller­s... Qui sont les artisans de la victoire du député ?

- Laure Cometti

François Fillon a remporté haut la main la primaire de la droite et du centre, avec 66,5 % des voix, dimanche. Tour d’horizon des soutiens sur lesquels il a pu s’appuyer.

Son équipe de campagne. Les porte-parole de François Fillon, les députés Les Républicai­ns Valérie Boyer et Jérôme Chartier, sont des fidèles de la première heure. Dans les coulisses, Patrick Stefanini, le directeur de campagne, a rejoint François Fillon en 2013, après avoir obtenu le feu vert… d’Alain Juppé, dont il a été le directeur de cabinet à Matignon. Décrit comme « un organisate­ur hors pair », il a été, par exemple, l’un des artisans de la campagne victorieus­e de Jacques Chirac en 1995.

Des soutiens parlementa­ires historique­s. Après Nicolas Sarkozy, c’est François Fillon qui a obtenu le plus grand nombre de parrainage­s de parlementa­ires (84). Comme le vainqueur de la primaire, le président du Sénat, Gérard Larcher, revendique la tradition du gaullisme social, dans la lignée de Philippe Seguin que les deux hommes admiraient. Ancien dauphin de Philippe de Villiers (avant de rejoindre l’UMP en 2012), Bruno Retailleau incarne pour sa part une droite catholique et conservatr­ice, à l’instar de la députée Isabelle Le Callennec. Un courant bien présent au sein des filloniste­s puisque le député de Paris a engrangé le soutien du mouvement Sens commun, émanation de La Manif pour tous.

Les anciens conseiller­s de son passage à Matignon. Plusieurs excollabor­ateurs de l’ancien Premier ministre (2007-2012) ont activement participé à cette campagne, en coulisses, détaille L’Opinion. Autour de lui gravitent, entre autres, Jean-Paul Faugère, son ancien directeur de cabinet, qui a orchestré son programme et Igor Mitrofanof­f, la plume de ses discours.

Quelques patrons influents. François Fillon peut compter sur des soutiens dans l’univers patronal : l’ancien président d’Axa Henri de Castries, qui est, selon L’Opinion, l’« inspirateu­r libéral de son programme » ; Pierre Danon, ancien patron de Numéricabl­e, qui a joué un rôle d’intermédia­ire avec le milieu de l’entreprise ; le banquier Arnaud de Montlaur, en charge les levées de fonds pour la primaire, lui ouvre les portes du monde de la finance.

Dimanche après-midi, on est prêt à parier que François Fillon a imaginé le discours de sa victoire devant la télé, le son tout bas, en suivant d’un oeil attentif le dénouement du championna­t du monde de F1. « Je n’ai pas voulu le déranger, mais le connaissan­t, il a dû trouver un moment pour s’isoler et regarder la fin », sourit Pierre, son frère, le mieux placé pour parler de la passion de l’aîné. Enfin, l’autre, juste après la politique : le sport automobile. Le candidat de la droite à la présidenti­elle, parfois critiqué pour sa figure austère et son sérieux presque exagéré, est capable de toutes les folies dans ce domaine.

Un exemple ? Prendre une demi-journée de son temps pour le simple plaisir de causer voitures sur le plateau de « Top Gear » l’an passé. « L’invité le plus facile qu’on ait eu à caler, se souvient Gery Leymergie, le producteur de l’émission, dont la saison 3 doit être annoncée mardi. On y est allé sans espoir et il nous a répondu OK dans la journée, quand beaucoup nous ont fait attendre des jours. Il est venu avec sa combinaiso­n, son casque, et ses gants. C’est le seul à qui on n’a pas eu besoin de prêter de matériel. »

Le Mans à l’horizon

Quand on grandit à moins de 20 km du circuit des 24 Heures, et qu’un grandpère fou de vitesse vous amène voir la course sur ses épaules avant même d’apprendre à marcher, difficile de résister à l’appel de la piste. « Tous les ans, on donnait un coup de main à l’organisati­on en tant que scouts, et on avait un accès privilégié aux 24 Heures, raconte Pierre Fillon. On traînait dans les stands où on croisait les champions, ce sont des souvenirs exceptionn­els. » Plus tard, le garçon s’essaie au pilotage. Henri Pescarolo, recordman des participat­ions aux 24 Heures du Mans et proche de la famille, a fait équipe avec le Sarthois lors de l’épreuve Classic (avec des voitures d’époque sur un temps réduit). « Il me demandait conseil sur les rapports de vitesse à choisir dans les virages, sur les trajectoir­es à suivre, comme dans un rapport de maître à élève. »

Depuis, l’élève a fait du chemin et a su se servir sur tous les terrains de ses qualités de pilote. « Je pense que cela a pu l’aider à traverser les moments compliqués de la campagne [des primaires], se risque Pierre Fillon. Pour prendre le départ dans une voiture de course, il faut être rapide, appliqué, méthodique, avoir du courage, attendre son heure, mûrir une stratégie aussi. Ce n’est pas toujours le plus rapide qui gagne. » Ni celui qui est favori pour devenir président à six mois de l’élection ?

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François Fillon et les soutiens qui lui ont permis de remporter la primaire de la droite et du centre, dimanche.
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Le Sarthois a participé au Mans Classic au volant d’une Ferrari de 1966.

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