Un réseau de blanchiment d’argent tombe
425 enquêteurs et magistrats européens ont travaillé plusieurs mois sur ce dossier
C’est un réseau « hors norme » de blanchiment d’argent sale qu’ont démantelé les gendarmes marseillais, aidés de leurs collègues parisiens, belges et néerlandais. Au total, 425 enquêteurs et magistrats européens ont travaillé pendant plusieurs mois sur ce dossier « exceptionnel » qui a conduit à l’interpellation, en France, de 26 personnes et à la saisie de 2,5 millions d’euros, de 7,5 kg d’or, de 11 kg de cocaïne, 785 kg de cannabis et de nombreux véhicules.
L’affaire a démarré par un banal contrôle routier des douanes à Mornas, dans le Vaucluse. A bord d’une voiture : 298 000 € en petites coupures. Comme à chaque découverte de cette importance, la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, spécialisée dans la grande criminalité, est chargée de mener l’enquête. Au centre de cette affaire : un Marocain, aujourd’hui en fuite. Celui qui est présenté comme le « donneur d’ordre » par les enquêteurs avait mis en place un système bancaire parallèle, inspiré du hawala, un système informel de paiement dans les pays musulmans.
Des chiffres impressionnants
L’argent du trafic de drogue transitait par une petite épicerie du 17e arrondissement de Paris pour être blanchi et investi dans l’économie légale. Selon les enquêteurs, plus de 10 millions d’euros seraient passés par cette boutique, 75 millions d’euros auraient transité sur l’ensemble du territoire français en un an, et 400 millions d’euros dans toute l’Europe en quatre ans. Des chiffres qui impressionnent même les enquêteurs. « Nous sommes deux ou trois crans au-dessus des réseaux de criminalités habituels », a souligné le général de gendarmerie David Galtier.