20 Minutes (Marseille)

François Hollande, le fossoyeur de la primaire ?

Des proches du président remettent en cause le scrutin

- Thibaut Le Gal

Mardi, au siège du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis a la tête des mauvais jours. Venu présenter une ébauche de projet pour 2017, le premier secrétaire est interrogé sur… le flou entourant la primaire du PS. Manuel Valls sera-t-il candidat contre François Hollande ? Le chef de l’Etat se lancera-t-il sans passer par la case primaire? L’imbroglio est tel que le premier secrétaire lui-même s’est emmêlé les pinceaux, lundi, sur France 2. « Le seul moyen de surmonter [la fragmentat­ion de la gauche], c’est qu’il y ait une prière… une primaire massive. » Derrière le (joli) lapsus, les craintes de voir la primaire morte née ? Mardi, il a, cette fois, répondu fermement que « le PS organisera la primaire de la Belle Alliance populaire. Point à la ligne. » Mais, depuis quelques jours, des proches de François Hollande font entendre une autre musique… Lundi, son avocat et ami, Jean-Pierre Mignard, lance l’offensive. « Le président sortant n’a pas à se présenter devant un conseil de famille mais devant le peuple tout entier. » Stéphane Le Foll entretient le flou dans Les Echos. « La primaire ne sert à rien si c’est pour refaire l’histoire du quinquenna­t […]. Nous sommes face au risque d’une rupture radicale avec François Fillon, pas face à un débat entre nous », lâche le porte-parole du gouverneme­nt. Sur France 3, Bruno Le Roux, estime qu’« il y a trop de candidats à gauche et hors primaire […] Aujourd’hui, la primaire ne permet pas ce rassemblem­ent. »

« On n’est pas en Corée »

Chez les candidats déjà déclarés, on refuse de croire à un tel scénario. « Nous ne sommes pas en Corée du Nord. Si le Premier ministre ou le président se risquait à ce scénario, il serait immédiatem­ent sanctionné par les électeurs », réagit le directeur de campagne de Benoît Hamon, Mathieu Hanotin. Marie-Noëlle Lienemann est « consternée ». « La confusion est entretenue par l’exécutif. Ça affaiblit considérab­lement la gauche. »

« Le président qui refuserait un processus qu’il a accepté parce qu’il n’aurait pas l’heur de lui donner la certitude d’être désigné serait un coup de force dont il ne se relèverait jamais », abonde Arnaud Montebourg dans Le Monde. Fin du suspense d’ici dix jours.

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Le chef de l’Etat est-il prêt à passer par la case primaire ?

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