Eh oui, ces alcools bien connus sont marseillais
Parce que dans le coin, il n’y a pas que le pastis...
Marseille a un « patrimoine alcoolisé négligé ». C’est Guillaume Ferroni, propriétaire de bars à Marseille et mixologue qui le dit. Un patrimoine dû, en grande partie au port. « Cela a créé des connexions avec les Antilles, l’Afrique ou le MoyenOrient », poursuit le barman. Autant de régions qui ont inspiré des alcools marseillais.
Le Ratafia. Marseille a eu son infusion alcoolisée à base de fruits rouges. La boisson a connu son apogée dans les années 1820. Disparue depuis, elle a revu le jour il y a quelques mois. « Le ratafia d’ici était très épicé et conçu à base de rhum. Ça accompagnait parfaitement les treize desserts provençaux », explique Guillaume Ferroni.
Le Picon. L’amer a bien des origines marseillaises. La société a installé son siège tout près de la gare SaintCharles, après quelques années passées en Algérie, où le Picon a été créé. Elle a quitté la cité phocéenne dans les années 1960. L’Eau verte de Marseille. « Un Ovni, aromatiquement. » Voilà comment Guillaume Ferroni décrit l’Eau verte (menthe, citron, rhubarbe et épices). « En 1830, la liqueur a eu pour réputation d’être un traitement contre le choléra qui touchait Marseille », explique le barman, qui travaille à reconstituer cette boisson.
La Chartreuse. Dans l’histoire de la célèbre liqueur à base de plantes, il y a eu une période marseillaise. En 1903, les moines de la Grande-Chartreuse (Isère) sont expulsés de France vers l’Espagne. En 1921, ils ouvrent une distillerie à Marseille. Ils y restent huit ans et repartent dans les Alpes.