Shay, le rap qu’elle préfère
La chanteuse soutenue par Booba sort son premier album ce vendredi
«Cet album est l’aboutissement de cinq années de travail. » Depuis son duo avec Booba sur « Cruella », en 2011, Shay a fait du chemin. « Je bosse sans m’arrêter », confie-t-elle presque à demi-mot. Déterminée et perfectionniste à l’extrême, la rappeuse belge de 26 ans sort ainsi sur le label de Booba, 92i. Mélange entre rap, R&B moderne et pop, l’album rassemble ses premiers titres et des futurs tubes comme « Cabeza », « La Go » ou encore « Thibaut Courtois ».
Jolie Garce Ouverture de style Jolie Garce,
« Il n’y a pas de feat sur car je voulais qu’on m’évalue moi sur cet album, je ne voulais pas être appuyée. » Ça a le mérite d’être clair. Et à ceux qui diront qu’il y a peu de rap dans cet opus, elle répond : « J’ai juste fait des morceaux, c’était assez spontané. C’était un challenge dont je ne me croyais pas capable, je me suis surprise moi-même à faire des titres plus chantés. » Il y a un an et demi, Shay ne faisait que des morceaux rappés. A propos de son image très léchée, elle s’explique de manière pragmatique : « L’esthétique est importante car elle permet à ma musique de dépasser certaines frontières. Quand elle s’arrête à cause d’une barrière culturelle, mon image peut prendre le relais. » La chanteuse évoque souvent les reines. « Ce n’est pas de l’arrogance de ma part cette position de femme au dessus, commente la chanteuse. C’est pour montrer qu’on peut être une femme qui travaille et réussit. » La Jamaïcaine Grace Jones est sa « muse de base ». Et si Shay ne s’était pas lancée dans la musique, elle aurait été avocate ou femme d’affaires. « Ma musique est le premier business que j’ai envie de développer avec la mode, par exemple. » Côté références, elle cite Lauryn Hill et Assata Shakur, la tante de Tupac et militante politique afro-américaine. « Forcément des meufs. » Shay est-elle la nouvelle figure féminine du rap qu’on n’attendait plus ? « Je n’ai pas l’impression que ça ait été plus dur dans le milieu car je suis une femme, constate-t-elle. Je le vois plutôt comme une force, comme de la discrimination positive. » Souvent comparée à M.I.A ou à Nicki Minaj, elle convoque plus volontiers Future ou DJ Snake. « Je ne me vois pas chanter en anglais pour le moment car il faut être bilingue, mais ce n’est pas impossible plus tard », concède la chanteuse, qui vise, un jour, une collaboration avec Rihanna.
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