20 Minutes (Marseille)

Sur la ligne de départ

Manuel Valls devrait très vite quitter Matignon pour se lancer dans la primaire de la gauche, dont il est le grand favori, selon les sondeurs.

- Anne-Laëtitia Béraud

Après le renoncemen­t de François Hollande, l’officialis­ation de la candidatur­e de Manuel Valls serait imminente. En attendant, le Premier ministre se fait discret, snobant la convention de la « Belle Alliance populaire » (le PS et ses alliés) samedi. La semaine s’annonce tout autre. Panorama des enjeux pour le futur candidat Manuel Valls…

Une démission « contrainte ». Première étape : sa démission du poste de Premier ministre, qu’il occupe depuis mars 2014. « Rester à Matignon tout en étant candidat serait une forme de collusion, ou du moins de confusion impossible à assumer durant cette primaire », relève Alexandre Eyries, enseignant-chercheur en communicat­ion politique à l’université de Bourgogne Franche-Comté. Mais la bataille de la primaire de la gauche approche à grands pas (les 22 et 29 janvier). « Il n’est pas maître de sa temporalit­é : il doit laisser passer quelques jours pour faire accepter la nouvelle du renoncemen­t de François Hollande, tout en étant obligé de se déclarer avant le 15 décembre », relève Arnaud Mercier, professeur à l’Institut français de la presse de l’université Panthéon-Assas. « Sa démission est contrainte. »

Le défi du rassemblem­ent. Pas simple d’incarner le rassemblem­ent des gauches quand on a réaffirmé, en février 2016, l’existence de « deux gauches irréconcil­iables ». Un défi d’autant plus grand que les différents courants de la gauche n’ont aucune envie de le laisser seul à la barre. Aller « au-delà » du bilan d’Hollande. « Manuel Valls va dans le mur s’il ne porte que le bilan de la présidence de François Hollande. Il a une chance s’il réussit à incarner un nouvel élan, à montrer qu’il peut aller au-delà du président », souligne Arnaud Mercier. Il a, de même, intérêt à souligner « qu’il n’est pas un socialiste orthodoxe ». Empêcher la primaire d’être un jeu de massacre. Comment faire de la primaire de la gauche un succès ? Et non pas une lutte à mort entre des candidats se battant pour reconstrui­re la gauche dans la perspectiv­e de 2022? « Cette primaire peut être de bonne tenue si les candidats espèrent ne pas être décimés en 2017. Mais elle peut aussi être un champ de bataille, où les candidats luttent pour fixer la doctrine de la gauche pour les années à venir. Cette dernière option serait beaucoup plus dure », estime Arnaud Mercier.

Un ultime danger. S’il est le plus populaire des socialiste­s pour la présidenti­elle, selon un sondage Ifop pour

Le JDD, le mieux placé dans les sondages n’est pas forcément le vainqueur. Alain Juppé en a fait les frais lors de la primaire de la droite.

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Les sondeurs donnent le Premier ministre gagnant à la primaire.

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