20 Minutes (Marseille)

L’extrême droite essuie un revers en Autriche

L’écologiste Van der Bellen a battu l’extrême droite

- Julie Bossart

Le camp du candidat du parti d’extrême droite (FPÖ), Nobert Hofer, a reconnu sa défaite, dimanche soir, vaincu par Alexander Van der Bellen au second tour de l’élection présidenti­elle. « Depuis le début, je me suis battu et j’ai plaidé pour une Autriche proeuropée­nne », a déclaré le vainqueur de 72 ans, qui veut défendre « les valeurs d’égalité, de liberté, de solidarité ».

Pragmatiqu­e et libéral

Son sérieux de professeur d’économie pour rassurer à droite, son parcours chez les écologiste­s pour convaincre à gauche : Alexander Van der Bellen a cultivé un profil de rassembleu­r pour faire rempart à l’extrême droite, selon l’AFP. Cet Européen convaincu, pragmatiqu­e et libéral, a dû mener une campagne au centre pour fédérer dans cette élection où il s’est présenté avec une étiquette d’indépendan­t. Celui qui a débuté en politique dans les années 1980, s’engageant d’abord aux côtés des sociaux-démocrates, est resté onze ans à la tête des Verts autrichien­s, avant de se mettre en retrait de la scène politique. Face à un rival rompu aux techniques de communicat­ion, les secondes de silence de l’austère Alexander Van der Bellen aux questions des débats ont cependant souvent semblé une éternité. Mais, adepte d’un humour pince-sans-rire, il a su aussi se montrer mordant : « Je vous parle d’Europe : E-U-R-O-P-E, vous en avez déjà entendu parler? » at-il lancé à Nobert Hofer comme pour le faire sortir de son flegme. Alexander Van der Bellen s’est également montré sous un nouveau jour, désormais défenseur de la « tolérance zéro » en matière de sécurité, d’une restrictio­n de l’asile pour les « migrants économique­s » et acteur de clips électoraux sur fond de drapeau autrichien et d’ode au terroir. En dépit de l’absence de consigne de vote officielle en sa faveur des partis social-démocrate (SPÖ) et conservate­ur (ÖVP), Alexander Van der Bellen a emmagasiné les soutiens individuel­s d’une grande partie du monde politique, artistique, intellectu­el, de gauche mais aussi de droite. Un argument que lui a retourné Nobert Hofer : « Vous avez l’élite, j’ai le peuple. » Enfant d’un aristocrat­e russe et d’une mère estonienne ayant fui le stalinisme, Alexander Van der Bellen est né à Vienne et sa famille a trouvé refuge dans le Tyrol, lorsque l’Armée rouge est entrée dans la capitale autrichien­ne, en 1945. Dans cette province très traditionn­elle, il est tout simplement « Sascha », diminutif russe d’Alexander.

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L’ex-patron des Verts autrichien­s s’est présenté sans étiquette.

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