20 Minutes (Marseille)

Au coeur de la plus grande exploitati­on de sapins de Noël de France

« 20 Minutes » s’est rendu dans la plus grosse exploitati­on d’arbres de Noël de France

- De notre envoyé spéciale dans le Morvan, Audrey Chauvet

Ils ont lentement poussé au milieu des collines du Morvan, ont été taillés pour avoir une forme conique parfaite et ont rejoint début décembre les rayons de fêtes des magasins. « Ce ne sont pas des petits lutins qui vont couper les sapins dans la forêt, c’est un vrai travail d’horticultu­re de faire du sapin de Noël », sourit Frédéric Naudet, le plus gros producteur d’arbres de Noël en France, qui en a envoyé, cette année, 400 000 dans tout l’Hexagone. Sur les 500 hectares qu’il exploite en plein coeur du Morvan, région d’origine d’un sapin sur cinq vendus en France, ce producteur de père en fils fait pousser des épicéas, espèce autochtone, mais surtout des Nordmann, « une espèce originaire du Caucase, qui perd ses épines très lentement » et qui représente aujourd’hui 72,8 % des ventes de sapins en France. Les pépiniéris­tes achètent les graines de Nordmann en Géorgie ou en Russie, puis les élèvent pour en faire de jeunes plants qui, à l’âge de 4 ans, sont plantés chez les horticulte­urs : « Chaque année, on prélève des sapins : la première année, on prend des petits, entre 80 cm et 1 m, qui laissent ainsi de la place aux autres pour grandir. L’année suivante, on prend des plus grands et ainsi de suite. Une parcelle est entièremen­t exploitée en quatre ans et les sols sont ensuite mis au repos pendant une saison. »

Label Rouge

Durant la pleine saison, Frédéric Naudet « emploie une soixantain­e de personnes qui coupent plusieurs centaines de milliers de sapins en trois semaines ». Chaque jour, de la minovembre à début décembre, entre 30 et 50 camions partent du village de Planchez (Nièvre) pour livrer dans toute la France. Trois sapins sur dix seront achetés dans les grandes surfaces. Nouveauté cette année : un Label Rouge atteste de leur fraîcheur. Pour l’obtenir, l’arbre ne doit pas avoir été coupé avant le 21 novembre. En revanche, très peu de sapins « bio » à l’horizon : « Il n’y a pas de demande pour cela », estime Frédéric Naudet, qui reconnaît utiliser des engrais « classiques ». Le sapin naturel a toujours la cote – il s’en vend chaque année 5,3 millions en France – et vaudra toujours mieux qu’un sapin en plastique : il évite la consommati­on d’hydrocarbu­res, absorbe du CO2 pendant sa croissance et, après Noël, pourra être transformé en copeaux ou en compost. A condition de bien le jeter : des collectes sont organisées dans de nombreuses villes pour recycler les sapins défraîchis.

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Cette année, 400 000 sapins ont quitté les plantation­s de Frédéric Naudet.

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