Statut chaos
L’accord prévoyant l’évacuation d’Alep a été suspendu après de nouveaux combats survenus mercredi.
Une vingtaine de bus verts avaient bien été stationnés dans le quartier de Salaheddine. Mais leurs moteurs sont restés éteints, leurs chauffeurs endormis au volant. Le plan d’évacuation des civils et rebelles, encerclés à Alep-est par les forces fidèles à Bachar al-Assad, a été suspendu avant même de débuter, mercredi matin. « Nous avons fait une offre de service pour la mise en place d’un corridor sécurisé. Nous n’avons eu aucune réponse », confiait, amère, Krista Armstrong, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Comme un air de déjà-vu…
Errant dans un secteur de 5 km² dévasté, les 50 000 à 100 000 civils encore sur place n’ont reçu, mercredi, qu’une nouvelle pluie de bombes et d’accusations émanant de chaque camp. A commencer par celles de Moscou. L’allié indéfectible de Bachar al-Assad a indiqué avoir repris l’offensive après avoir été visé par des tirs rebelles. Une demiheure plus tard, la Turquie accusait, à l’inverse, le régime syrien de saboter le cessez-le-feu annoncé mardi soir. Impossible de savoir qui dit vrai dans ce qui ressemble également à une guerre de communication. Les chars et les avions de combat sont donc à nouveau entrés en action. « La situation est horrible, a décrit le militant Mohammad al-Khatib auprès de l’AFP. Les blessés et les morts sont dans les rues, personne n’ose les retirer. Le bombardement est continu… » Comme depuis quatre mois. « On est revenu à la case départ », résumait le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Pas si l’on en croit le chef de la diplomatie russe. « La situation sera réglée dans les deux ou trois jours… », a-t-il promis. En un mois, 465 habitants seraient morts dans les combats.