Les mineurs dans le viseur
Ils sont les auteurs de 60 % des vols avec violence en 2016
«Notre priorité reste la délinquance des mineurs. » Au moment de prendre la parole pour présenter la nouvelle stratégie du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), Caroline Pozmentier n’y va pas par quatre chemins. L’adjointe à la mairie chargée de la sécurité ne compte pas laisser de répit aux plus jeunes. Si les chiffres de la délinquance sont encore en baisse cette année à Marseille, ils sont « beaucoup moins significatifs que par le passé », à en croire Laurent Nunez, le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
Attention à la radicalisation
En revanche, ce qui le reste, c’est le taux des mineurs auteurs de vols avec violence. Selon le procureur de la République de Marseille, « on commence même à frôler les 60 % » de ces affaires de délinquances qui concernent les mineurs. Les autorités ont donc décidé d’insister sur ce point dans les 13 nouveaux objectifs qu’ils se sont fixés d’ici à 2020. L’autre grande préoccupation de la mairie, du préfet, des institutions judiciaires ou encore de la police, c’est la radicalisation des jeunes. « On doit s’adapter à l’actualité », rappelle Caroline Pozmentier. Première conséquence de la prise en compte de ce danger, c’est le changement du sigle « CLSPSD » puisqu’un « R » va être ajouté pour « Radicalisation ». Sur le terrain, de plus en plus de médiateurs sociaux interviendront dans les lycées ou les collèges dans les prochaines années. La municipalité entend, par ailleurs, former une partie de ces agents pour prévenir et lutter contre la radicalisation. Par exemple, cinq d’entre eux sont actuellement en formation. Les associations devront aussi jouer un rôle central sur ce sujet pour les autorités. Enfin, Laurent Nunez, en a profité pour rappeler que « chacun doit être capable d’alerter les autorités en cas de suspicions sur une personne dans l’espace public. »