Avis favorable des parents pour des enseignements différents
De nouvelles méthodes d’enseignement séduisent les parents
L’école, oui, mais autrement. Montessori, Freinet, Steiner-Waldorf, Decroly, écoles d’inspiration écologique… Une multiplicité d’établissements proposent une autre façon d’apprendre et sont de plus en plus plébiscités par les familles. A la demande de ces dernières, « à la rentrée 2016, 67 écoles alternatives hors contrat se sont ouvertes », confirme Constance Prazel, porte-parole de la Fondation pour l’école, qui promeut la liberté scolaire. Comment expliquer un tel engouement? « Ces écoles profitent du discrédit à l’égard des établissements traditionnels à qui l’on reproche des problèmes de discipline, des effectifs surchargés, une incapacité à prendre en compte le rythme de chaque enfant, une concurrence anxiogène… », énumère Constance Prazel. Outre le désir de trouver
« On peut enseigner autrement et avoir de bons résultats. »
Marie-Laure Viaud, universitaire
des solutions pédagogiques personnalisées pour leurs enfants, d’autres facteurs ont favorisé l’intérêt des parents pour cet enseignement différent, souligne Marie-Laure Viaud, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université d’Artois : « Céline Alvarez, auteure des Lois naturelles de l’enfant,a fait bouger les lignes. Elle a montré qu’on peut enseigner autrement en maternelle et obtenir des résultats. Les documentaires comme Etre et Devenir, de Clara Bellar, et Alphabet, d’Erwin Wagenhofer, ont aussi remis en question un système axé uniquement sur les notes et la compétition. » Mais ce n’est pas tout : « Ces écoles répondent à la demande des parents dont les enfants sont en difficulté dans les écoles traditionnelles et qui cherchent une solution pour qu’ils reprennent confiance en eux », constate Peter Gumbel, auteur de
Ces écoles pas comme les autres. « Nous accueillons par exemple de 10 à 20 % d’enfants handicapés dans nos classes », explique Danièle Duvivier, directrice d’une école Montessori à Maurepas (Yvelines). Aujourd’hui, les parents qui inscrivent leurs enfants dans une école différente ne craignent plus qu’ils ne soient pas capables de se couler, ensuite, dans un autre système. « Ils mettent quelques mois à s’adapter puis parviennent à s’intégrer, car ils sont outillés pour faire face à des situations déroutantes. Au final, ils ont des acquis scolaires aussi bons, voire meilleurs, que ceux des écoles standards, notamment grâce à leurs méthodes de travail (être autonome, savoir rechercher des informations…) », remarque Marie-Laure Viaud. Certains parents renoncent toutefois à y inscrire leurs enfants en raison de frais de scolarité très élevés. « Il faut compter 300 €par mois en province et 600 € à Paris », indique Marie-Laure Viaud. Par ailleurs, des parents redoutent l’effet « cocon », comme le souligne Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’éducation : « Un certain nombre de ces écoles peuvent devenir des ghettos idéologiques et sociaux, ce qui ne rend pas service, à terme, aux enfants. »