La France en quête d’une ferveur «indestructible»
Le Mondial se déroulera à Paris-Bercy du 11 au 20 janvier
Pour l’instant, difficile de déceler les prémices d’un engouement délirant. Pourtant, dans six jours, la France aura l’occasion, enfin, de fêter chez elle la plus belle équipe de sport collectif de l’histoire en accueillant le championnat du monde de handball. Depuis le temps que les Experts raflent tout loin de nos yeux (deux JO, trois Mondiaux et trois Euros en dix ans), cette compétition s’annonce comme un événement. Les six matchs de poule des Bleus (à Paris, puis à Nantes) affichent complet, et près de 20000 personnes ont déjà réservé leur billet pour le 8e de finale à Lille.
« Les feux sont au vert »
« On est confiant sur le fait que les salles ne vont pas sonner creux au premier tour », assure David Donnelly, le directeur communication et marketing du comité d’organisation, pour qui l’objectif des 500000 billets vendus est en vue. Et plus de la moitié le seront à des gens qui ne sont pas issus de la « famille handball » – les 520000 licenciés, les ligues, la fédération. Cela voudrait-il dire que la France est en train de devenir un pays de hand? Fin décembre, Jackson Richardson regrettait le manque de retentissement des exploits des Bleus en France. « Au Danemark, en Allemagne, en Croatie, s’ils avaient les cinq étoiles [de champions du monde], on n’entendrait parler que de ça », assurait la première star du handball français. Malgré la multiplication par trois des revenus sponsoring entre 2006 et 2016 (de 3 à 9 millions d’euros) grâce à de grosses enseignes (Renault, Caisse d’Epargne, Lidl, Eden Park), « il n’y a pas de relais de communication évident pour toucher le grand public », regrette David Donnelly. « Il faut aller chercher les gens par la main », poursuit l’organisateur, qui psalmodie : « Les feux sont au vert, les planètes sont alignées. » « Toute la population française va s’intéresser au Mondial », abonde Didier Dinart, sur le terrain il y a seize ans et désormais entraîneur en chef de l’armada bleue. Laquelle n’attend que d’être célébrée par son pays le 20 janvier au soir.