20 Minutes (Marseille)

Assange a un bureau à Paris

Les lanceurs d’alerte sont en vedette à la Gaîté lyrique

- Annabelle Laurent

Depuis 2012, Julian Assange vit reclus dans l’ambassade de l’Equateur à Londres. Mais c’est à Paris (3e), à la Gaîté lyrique, que nous visitons son bureau. Plusieurs ordinateur­s, une dizaine de téléphones portables, de Sun Tzu, un masque des Anonymous, des tasses de thé vides, des dizaines de classeurs – d’« Intelligen­ce Iraq » à « Banking Blockade » –, ou encore un tapis de course. Ce décor, les artistes du collectif !Mediengrup­pe Bitnik l’ont mémorisé en détail, en 2013, lors d’une visite au fondateur de Wikileaks. L’ambition : nous faire sentir au plus près « la contradict­ion entre les murs de l’ambassade sous très haute surveillan­ce, et ces 20 m2 où Wikileaks continue, à travers les murs, d’être extrêmemen­t actif », explique Marie Lechner, directrice de l’exposition « Lanceurs d’alerte ». Ouverte au public ce jeudi, elle réunit des regards d’artistes sur l a figure des l anceurs d’alerte, « sans les héroïser ».

L’Art de la guerre

Aujourd’hui, la renommée de Wikileaks a pâli auprès des hackers en même temps que celle de son fondateur, qui doit se défendre d’avoir aidé Donald Trump à remporter l’élection présidenti­elle américaine. Il reste pourtant une figure emblématiq­ue des lanceurs d’alerte, aux côtés de Chelsea Manning, condamnée à 35 ans de prison pour avoir transmis à Wikileaks plus de 700 000 documents de l’armée américaine, et Edward Snowden, l’ancien employé de la CIA et de la NSA en exil en Russie. Les tweets de la première peuvent être lus sur le « Chelsea’s Wall », un autre dispositif du !Mediengrup­pe Bitnik, tandis que le second a inspiré au collectif Peng! la plus intimidant­e des installati­ons de l’expo : « Call-a-Spy ».

Un espion au bout du fil

Pour « rétablir l’équilibre de pouvoir entre les surveillés et les surveillan­ts », deux combinés sont à notre dispositio­n pour (tenter de) parler aux services secrets américains, allemands, français ou canadiens. « Ce n’est pas un canular. Ils vous répondront, prometon à la Gaîté lyrique. Sans aucun risque d’être identifié, puisque le réseau masque la source de l’appel. » On s’est armé de courage, on a décroché, mais toutes les lignes sonnaient occupé…

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Un collectif a reproduit le bureau du fondateur de Wikileaks.

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