Les féministes poussent Polanski vers la sortie
Critiqué sur le Web, le réalisateur a renoncé à présider les César
Le réalisateur Roman Polanski a annoncé mardi qu’il renonçait à présider la cérémonie des César face à la polémique suscitée par sa nomination. Les critiques sont venues d’associations féministes dénonçant le choix par l’Académie des César du Franco-Polonais, poursuivi aux EtatsUnis pour le viol d’une adolescente de 13 ans en 1977. La bataille s’est principalement jouée sur le Web. Dès l’annonce, le 18 janvier, de la nomination de Polanski en tant que président de la 42e cérémonie des César, les internautes ont diffusé le hashtag #BoycottCésar. Des associations féministes, comme La Barbe, Osez le féminisme et Les Effrontées, ont beaucoup mobilisé sur les réseaux sociaux. Parallèlement, Clémentine Vagne, qui se qualifie de « citoyenne féministe », a lancé une pétition « pour la destitution de Roman Polanski comme président des César ». Contactée par 20 Minutes, elle explique sa démarche : « Cela me tenait à coeur, car il faut saisir ce type d’occasions pour remettre sur le devant de la scène l’omniprésence de la culture du viol dans nos sociétés, indique-t-elle. Combattre les croyances qui banalisent le viol est une bataille primordiale quand on connaît le nombre de victimes de violences sexuelles [75 000 à 100 000 par an, sans compter les mineurs, un enfant sur cinq étant victime de violences sexuelles]. » Très relayée, la pétition a déjà recueilli 61 000 signatures. « Une amie, Noémie Renard, qui tient le site antisexisme.net, a mis le lien sur son Facebook et ma soeur l’a mis sur celui de Paye ta shneck, et c’est parti tout seul », résume Clémentine Vagne.
Accusé de viol sur mineur
Certaines personnalités, comme Caroline De Haas, militante féministe influente, sont aussi montées au créneau. « Je relaie souvent des combats sur les réseaux sociaux, mais ça ne prend pas toujours. Le fait que cela marche cette fois-ci, c’est que l’on a touché juste. Cela montre que le niveau de tolérance de la société vis-àvis des violeurs baisse, se réjouit-elle. Beaucoup d’internautes ont trouvé détestable que l’Académie des César valorise une personne qui a commis un tel acte. »