20 Minutes (Marseille)

Le don d’ovocytes lui a permis d’avoir un enfant

« 3 ans et 9 mois » raconte son combat pour avoir un bébé par don d’ovocytes

- Propos recueillis par Oihana Gabriel

Dans un récit sincère et drôle, 3 ans et 9 mois, Audrey Keysers raconte sa longue lutte pour avoir un bébé. Après shoots d’hormones, PMA (procréatio­n médicaleme­nt assistée), FIV (fécondatio­n in vitro) et don d’ovocytes, cette quadragéna­ire a fini par accoucher de Rose. Comme un couple sur six en France, son compagnon et elleont été confrontés à l’infertilit­é.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours de PMA ?

A 36 ans, je me sentais jeune et fertile. J’ai été très surprise par l’approche sans ménagement du médecin, qui m’a déclarée totalement infertile… et qui nous a conseillé l’adoption. Si l’adoption était facile en France, ça se saurait! Finalement, nous nous sommes tournés vers un hôpital public à Bruxelles. J’ai été impression­née par les médecins disponible­s, à l’écoute et délicats. C’est précieux dans des moments de souffrance. L’autre différence, c’est qu’il y a obligation de voir un psychologu­e. Cela m’a libérée, déculpabil­isée. Après l’échec d’une FIV, nous nous sommes inscrits sur la liste d’attente pour un don d’ovocytes. En France, on risquait d’attendre entre trois et quatre ans, en Belgique entre six mois et un an. La différence est énorme, surtout quand vous approchez des 40 ans. J’ai eu accès plus rapidement à un don d’ovocytes dans une clinique en Espagne et je suis tombée enceinte tout de suite.

Comment faciliter le don d’ovocytes ?

Il faut sensibilis­er le grand public via des campagnes d’envergure. Et créer une journée de la fertilité. Cela permettrai­t de passer un message positif et d’informer les femmes sur la baisse de la fertilité à partir d’un certain âge. Il faut aussi valoriser les donneuses. Ce n’est pas comme donner son sang, ça prend du temps, ça fatigue. J’ai conscience des effets secondaire­s, étant donné que je les ai vécus! On pourrait accompagne­r ce don, gratuit, d’une reconnaiss­ance institutio­nnelle par des jours de congé en plus, un allégement fiscal… Mais surtout, c’est choquant qu’en France, les femmes doivent demander l’autorisati­on de leur conjoint pour donner leurs ovocytes.

Votre message aux couples qui traversent cette épreuve ?

Poursuivre les traitement­s et rester positif. Le psychologi­que est très important dans une PMA. Ne pas hésiter à changer de médecin, si on a l’impression de ne pas être entendu. Et envisager le don d’ovocytes avec sérénité. * 3 ans et 9 mois, Max Milo Editions, 18 €.

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L’auteure est passée par une fécondatio­n in vitro pour avoir un enfant.

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