Le Nord remonte de la mine
France 2 se penche mardi sur la reconversion du bassin minier
«La conséquence a été dramatique pour les hommes, mais aussi pour l’environnement. » Ainsi commence le documentaire « Une vie après la mine », diffusé mardi soir, à 22 h 30 sur France 2. Les réalisateurs reviennent dans le Nord et le Pas-deCalais sur ce territoire particulièrement touché par la fermeture des puits de mine. Une génération plus tard, leur caméra traque le changement culturel et économique qui peine encore à fleurir. A Loos-en-Gohelle, le maire, Jean-François Caron, raconte la difficulté à sortir de l’ornière minière : les galeries se sont affaissées, « la ville a baissé de 15 m », souligne-t-il, et les nappes phréatiques ont été polluées. « On a bien pressé le territoire et les gens. Et nous, aujourd’hui, on est dans une difficulté énorme », se désole le maire, qui a néanmoins choisi de valoriser le patrimoine minier. En 2012, le projet qu’il porte avec acharnement depuis une dizaine d’années voit le jour : le bassin minier du Nord-Pasde-Calais est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, à l’instar des pyramides de Gizeh, en Egypte, ou de la Grande Muraille de Chine. « Si on se coupe de nos racines, il n’est pas possible de reconstruire l’avenir », assure Jean-François Caron. Première étape à Arenberg où la mine a fermé en 1986. Ici, le tournage de
Germinal de Claude Berri, en 1992, a sauvé le site. Il abrite aujourd’hui un studio de cinéma et des bureaux.
Perpétuer le souvenir
Le dernier puits nordiste a fermé en 1990 à Oignies, là où l’aventure du charbon a commencé. Un groupe d’anciens mineurs de fond, sous l’impulsion de Désiré Lefait, a décidé de remettre en état les machines et perpétuer le souvenir. D’autres, comme les mineurs marocains qu’on a fait venir dans les années 1960, montrent d’autres préoccupations : faire reconnaître leurs droits devant la justice. Jusqu’aux vignes qui poussent aujourd’hui sur les terrils d’Haillicourt, près de Bruayla-Buissière, ce documentaire retrace la façon avec laquelle l’ancien bassin minier du Nord tente de retrouver des couleurs.