L’art de gérer les différences de salaires
Avec les arrivées de Payet et d’Evra, Garcia va devoir gérer deux gros salaires de plus
Le salaire de Dimitri Payet n’a (pas encore) fuité. JacquesHenri Eyraud a affirmé qu’il avait baissé sa rémunération pour venir à l’OM. Mais quand même. Le Réunionnais n’est pas revenu pour gagner des cacahuètes. Idem pour Patrice Evra. Cela fait deux gros salaires de plus, dans un vestiaire déjà bien segmenté entre un Gomis à 420 000 euros bruts par mois (une partie est payée par Swansea, selon L’Equipe) et un Pelé à 40 000 euros (d’après OM Forum).
« Ça peut devenir compliqué »
« Gérer le vestiaire, c’est aujourd’hui le boulot principal du coach. Et c’est là qu’on voit si un entraîneur est bon », affirme Stéphane Henchoz, international suisse passé par Liverpool et désormais entraîneur adjoint à Neuchâtel. Pour lui, le secret, c’est de se choisir « des relais dans l’équipe. Je suis persuadé qu’un Evra peut nouer cette relation avec Rudi Garcia. Il saura remettre à sa place le jeune joueur qui après trois bons matchs souhaite une revalorisation salariale. »
Pour l’ancien entraîneur (Metz, Lens) Joël Muller, « le sujet peut devenir très compliqué. Mais l’entraîneur ne doit que constater, il ne doit surtout pas s’en occuper directement. » Muller y va de sa petite anecdote : « Je me souviens de ce joueur qui terminait toujours les footings dix minutes après les autres. En fait, il faisait la tête parce que son voisin de chambre avait un meilleur salaire. J’ai demandé au président de le prendre en entretien, je ne veux pas savoir ce qu’ils se sont dit mais tout est rentré dans l’ordre ! » La sociologue Béatrice Barbusse, spécialiste de la gestion des ressources humaines, n’est pas du tout inquiète pour l’OM : « les joueurs acceptent les différences de salaires, tant qu’elles sont légitimes du point de vue sportif ! » C’est aussi ce que nous a répondu Rudi Garcia : « La question, c’est : “qui vous fait gagner sur le terrain?” L’équipe, toujours… Mais parfois il y a quelques joueurs qui aident aussi », a-t-il souri. Donc en gros : si Payet est décisif, si Tonton Pat’sait recadrer les troupes… Ça devrait rouler tranquille, cette histoire.