C’est la guerre froide entre Fourcade et les Russes
La tension entre Français et Russes est extrême au 2e jour des Mondiaux de Hochfilzen
Martin Fourcade qui chambre Anton Shipulin sur la ligne d’arrivée, des Russes qui refusent de serrer la main du Français sur le podium, une conférence de presse musclée… Déjà en froid depuis plusieurs semaines, les deux camps ont franchi un nouveau cap dans leurs bisbilles lors du relais mixte des championnats du monde d’Hochfilzen (Autriche), jeudi, où les Français, deuxièmes derrière l’Allemagne, ont devancé les Russes au sprint.
Un podium sous tension
Tout est parti du second volet du rapport McLaren, dévoilé en décembre, dont les conclusions laissaient entendre que 31 biathlètes russes avaient pu avoir recours au dopage. Très engagé dans la lutte antidopage, Martin Fourcade avait alors réagi en mettant la pression sur la Fédération internationale de biathlon et menacé de ne pas concourir. Anton Shipulin avait, lui, préféré botter en touche lors de la publication de ce rapport : « Nous n’avons pas encore vu assez de preuves. Tout le monde peut lancer de telles allégations. » Mais que cela soit sur les skis ou dans la lutte pour un sport propre, Martin Fourcade ne lâche jamais sa proie. Le 31 janvier, il a même lancé une pique à Aleksandr Loginov (le troisième relayeur jeudi). Alors que le compte Instagram de l’Union russe de biathlon souhaite un joyeux anniversaire à son athlète, le double champion olympique tricolore lâche un cinglant commentaire : « Il a été suspendu deux ans pour avoir pris de l’EPO. Ne l’oubliez pas, c’est l’un de ses plus beaux trophées. » Les retrouvailles entre tout ce beau monde ne pouvaient donc pas être seulement cordiales, jeudi. A la fin de la course, les Russes ont accusé Martin Fourcade d’avoir bousculé Loginov lors du passage de relais et ont refusé de serrer la main du Français sur le podium. Un comportement qui a énervé notre Martin national qui a voulu boycotter la cérémonie. Le dernier mot est revenu à Quentin Fillon Maillet, en conférence de presse. « Quand on peut mettre une leçon sur la piste aux tricheurs, cela s’appelle un règlement de comptes. » La guerre est déclarée.