La victoire et puis c’est tout
Le XV de France a battu l’Ecosse (22-16), dimanche, sans convaincre
«On sait qu’on va être critiqués […] Je n’ai pas pris beaucoup de plaisir […] On est mal rentrés dans le match. » Si une personne qui avait loupé, dimanche, le match des Bleus contre l’Ecosse était passée dans les couloirs du Stade de France au moment où Scott Spedding, l’arrière tricolore débriefait l’affaire avec la presse, elle n’aurait sans doute pas tilté que les tricolores avaient gagné (22-16). « Et c’est tout ce qu’il faut retenir », lance t-il.
Lopez, auteur de 17 points
Car oui, après une semaine à se ressasser qu’il restait sur trois défaites marquées par un bel entrain contre l’Australie, les All Blacks et l’Angleterre, le XV de France s’est enfin imposé. Mais non, il ne l’a pas fait avec la manière, comme les belles envolées de Twickenham pouvaient le laisser espérer, montrant un rugby médiocre pour sa première à domicile dans ce Tournoi. « Les nombreuses fautes ont peut-être donné cette impression, car à part sur l’essai où on tient bien le ballon, il n’y a rien, estime le sélectionneur Guy Novès. J’espère que ce n’est pas un retour en arrière. » On attendra deux semaines et le déplacement en Irlande pour voir si les Bleus se décident – ô miracle – à allumer les boutons esthétisme et efficacité simultanément mais, au moins, les voilà débarrassés de l’angoisse d’un Tournoi cataclysmique. « On avait la pression cette semaine car on savait qu’il nous fallait valider ce qu’on voyait par un succès, juge Louis Picamoles. C’est fait, mais il y a des choses à revoir. » Si on prend ses mots au pied de la lettre, on demandera que Camille Lopez, auteur de dix-sept points, garde la même efficacité au pied, et que les Français, à égalité avec les Britanniques à dix minutes du terme, conservent cette gestion des derniers instants. Mais on sait très bien qu’ils nous surprendront encore à Dublin. Reste à voir de quelle manière.