20 Minutes (Marseille)

J’peux pas, je donne des cours !

Des élèves en école de commerce aident des jeunes défavorisé­s à faire leurs devoirs

- Mathilde Ceilles

Mélissa est en Troisième à Aixen-Provence. Issue d’un milieu modeste, la jeune fille est une élève timide et en difficulté scolaire. « Combien ça fait 2 x -2 ? ». Derrière de grosses lunettes, le regard de Mélissa se fait hésitant. En ce mercredi, elle doit finir un important devoir de mathématiq­ues. Elle tente : « -2 ? ». D’une voix douce et avec un calme olympien, Marianne rectifie, décortique, explique, réexplique. Petit à petit, les opérations s’enchaînent, et la lourde porte de la division s’ouvre à l’adolescent­e.

Dispensés de cours

Chaque mercredi, Marianne vient en aide à cette jeune Aixoise, dans la petite salle du Secours populaire. Marianne n’est pas une professeur­e comme les autres. Agée de 18 ans, la jeune fille est actuelleme­nt en première année à l’Ecole supérieure des sciences commercial­es d’Angers (Essca), sur le tout nouveau campus aixois.

L’étudiante fait partie des sept volontaire­s de cette école de commerce qui donnent chaque semaine, et de manière bénévole, des cours de soutien à de jeunes enfants défavorisé­s. Contre ces douze heures de cours dans le semestre, les étudiants volontaire­s de l’Essca seront dispensés l’année prochaine d’un cours. Mais ils l’assurent, ce n’est pas cela qui les a attirés. « Je suis de Caen, et quand j’y étais, je rendais visite tous les soirs aux sans-abri, confie Louis, 18 ans, lui aussi en première année à l’Essca. Venir ici, c’est un prolongeme­nt de ce que je faisais. »

Les sept enfants soutenus par ces étudiants sont tous des bénéficiai­res du Secours populaire. Autrement dit, ils sont membres d’une famille qui vit avec moins de dix euros par jour et par personne, une fois déduits le loyer et les charges. « La demande est énorme, note Gérard Germain, vice-président du Secours populaire d’Aix-en-Provence. Nos bénéficiai­res accordent beaucoup d’importance à la réussite scolaire. Ils se disent : “nos enfants ne doivent pas avoir le même parcours que nous.” »

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Marianne aide la jeune Mélissa à faire ses devoirs chaque mercredi.

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