Elle ne roule plus au super
Une auto-école sociale ne peut plus présenter de candidats, faute de financements
Le bureau d’Abdel Dabbache est calme depuis quelques semaines. Ce responsable d’une auto-école sociale à Aix-en-Provence ne croise plus grand monde. Il a perdu son agrément de la préfecture des Bouches-du-Rhône, le 1er janvier. Il ne peut donc plus présenter de candidats au permis de conduire.
Forfait à 1 200 € maximum
Son action dans les quartiers sensibles est pourtant « indispensable. Il y a beaucoup de demandes, notamment dans des villes comme Vitrolles, Aix ou Marseille », explique-t-il. Créée en 2012, son auto-école sociale accueille des personnes souvent en situation de grande précarité qui n’ont pas les moyens de se payer les examens (code et conduite). En 2017, cela coûte entre 2 000 € et 3 000 € alors que « nos forfaits ne dépassent jamais les 1200 €. Surtout on est à 27 € de l’heure de conduite, contre 45 € ailleurs », ajoute le responsable. Chaque année, il forme une trentaine d’élèves avec deux autres bénévoles. Mais aujourd’hui, alors qu’il doit remonter un dossier pour obtenir un nouvel agrément après cinq ans d’activité, il ne trouve plus les financements auprès des collectivités. Le temps presse, car Abdel Dabbache « ne s’en sort plus. C’est très difficile. » Ses demandes auprès de la mairie de Vitrolles sont restées lettre morte. Mais certains élus, comme Mounir Ben Ammar, sont sensibles à son action. Le directeur de la politique de la ville d’Aix-en-Provence reconnaît le rôle essentiel de ce genre de structure. « Par exemple, on a des mères seules qui ont très peu de moyens. Cette auto-école est, en plus, bien implanté dans les quartiers populaires. »