L’IRIS 320 a les yeux sur les rails
« 20 Minutes » vous invite à découvrir les dessous de la SNCF dans un dispositif inédit
On pourrait le confondre avec un train de voyageurs. Sauf que ses 200 mètres de long ont vu disparaître les sièges et tablettes au profit de bureaux, ordinateurs et systèmes de surveillance des lignes à grande vitesse (LGV). Le tout dans un seul but : anticiper la maintenance. L’IRIS 320 (pour Inspection Rapide des Installations de Sécurité à 320 km/h), « est l’oeil du réseau », selon Eric Meheust, responsable des systèmes de mesures.
Cinq agents SNCF à bord
Ce matin-là, l’IRIS 320 inspecte la LGV Atlantique, entre Paris et Le Mans. Un trajet qu’il effectue tous les 15 jours : « Il parcourt 430 km chaque jour sur les LGV », selon Eric Meheust. A bord, cinq opérateurs et « deux autres conducteurs connaissant les spécificités de toutes les LGV ». Le train est « équipé de 75 capteurs, 13 systèmes de mesures et 20 km de fibres optiques », illustre Marc Ledet, expert maintenance des LGV à la direction technique SNCF Réseau. L’IRIS 320 roule depuis dix ans. Le responsable raconte : « On a créé cette rame car on avait besoin de regrouper les différentes opérations de surveillance. On a réaménagé un TGV pour créer ce train connecté. » Comme son nom l’indique, IRIS 320 roule à la vitesse maximale d’un TGV (320 km/h, donc) « pour analyser les voies de jour comme de nuit », ajoute Marc Ledet.
Un travail au peigne fin
Le train détecte en temps réel les caractéristiques de la voie. Ces informations, transmises à Eric Meheust, sont triées, « avant d’être envoyées aux opérateurs de maintenance. Les informations sont localisées par ligne et par point kilométrique. » L’IRIS 320 permet de détecter les changements de niveau pour assurer la stabilité des trains : « On vérifie les variations de terrains, les pentes, l’écartement de voies… », énumère le coordinateur technique SNCF Réseau. Le train passe les composants de la voie au peigne fin : la caténaire et sa connexion au pantographe, les télécommunications et le fonctionnement des signaux. Michel Ducloux « analyse l’état des signaux. S’ils ne fonctionnent pas bien, le trafic est ralenti. » Après s’être arrêtée à Montparnasse, la rame reprendra son chemin vers Tours, et passera la nuit au Landy, en région parisienne.