Icosae, du normal hors norme
Deux créateurs dynamitent les podiums
Ils sont frères, respectivement âgés de 22 et 21 ans et ont fait une entrée remarquée lors des présentations automne-hiver 2017-2018 de la Fashion Week de Paris! Avec leur griffe baptisée Icosae, Valentin et Florentin Glemarec inventent le « tailoring new wave ». Explications. Cette griffe de confection masculine, créée en 2014, file un coup de jeune au savoir-faire traditionnel des tailleurs avec un « subtil travail de déconstruction » selon Valentin, l’aîné, et en « retranscrivant l’art dans la mode », d’après Florentin. Sans oublier les références aux cultures urbaines. « Notre arrière-grand-père était un des meilleurs tailleurs de GrandeBretagne. C’est quelque chose que l’on a gardé et que l’on vient moderniser maintenant », expliquent-ils.
Détail et subtilité
Les Glémarec ont fait leurs armes à l’Ecole du Louvre, puis l’école Olivierde-Serres pour l’un et l’école de mode de l’Atelier Chardon Savard pour l’autre. Le nom Icosae, figure géométrique à vingt côtés, fait référence à leurs années de cours de dessin. Leur style ? « De loin, on a l’impression que les vêtements sont normaux. C’est du tailleur, toujours déconstruit pour une silhouette très marquée, très affirmée. Comme l’a écrit un journaliste, du tailoring new wave, cela nous correspond bien », explique Valentin. Chez ces deux créateurs, tout est dans le détail et la subtilité. Dans leur vestiaire, tailleurs, trenchs et autres bombers parfaitement coupés, toujours twistés. Les jeunes gens, exigeants, travaillent « avec un réseau d’ateliers en France et en Belgique » – ceux de Givenchy et de Dries Van Noten. Ils font leurs recherches et dessinent ensemble, puis Valentin s’occupe de la « partie graphique » et Florentin, « de tous les trucs techniques ». Du story-board pour les photos aux posts sur les réseaux sociaux, la fratrie gère tout de A à Z. Leurs ambitions ? « Devenir une marque institutionnelle. Un nouveau Dior, un nouveau Givenchy », entonnent-ils. « Le but ultime, c’est de voir des gens porter nos vêtements, tempère Valentin. On essaie de ne pas aller trop vite, pour que ça ne s’arrête pas d’un coup ». Si ces deux-là continuent comme cela, ce n’est pas près d’arriver.