20 Minutes (Marseille)

La victoire ne doit plus leur échapper

Les Français veulent confirmer leur talent alors que Paris-Nice commence dimanche

- Nicolas Camus

Bardet, Pinot, Démare, Bouhanni, Alaphilipp­e, Gallopin, Barguil… La France est un sacré beau pays de vélo. Rien qu’avec cette clique, elle peut gagner sur tous les terrains. Attention, on dit bien qu’elle « peut » le faire. La nuance est importante. Parce qu’à bien y regarder, on ne les voit jamais lever les bras. Enfin, pas assez au vu de leur talent. En 2016, la victoire d’Arnaud Démare sur Milan-San Remo a été un véritable événement. Un succès tricolore sur l’un des cinq « monuments », ça n’était plus arrivé depuis Jalabert sur le Tour de Lombardie, en 1997. Depuis 2011, la France gagne, en moyenne, une course (sur les 27 au calendrier) du World Tour tous les deux ans. « On n’a pas le grand sprinteur qui peut nous changer le bilan d’une saison, explique l’ancien coureur Sandy Casar. 80 % des courses se gagnent au sprint, et ce sont toujours les mêmes qui l’emportent. Il manque à Bouhanni, Coquard et Démare la régularité des plus grands. »

Epauler les leaders

La régularité… et l’équipe autour, surtout. Avoir un très bon coureur, c’est bien, mais en avoir d’autres compétitif­s à ses côtés, c’est mieux. « Les Français ne sont pas moins bons. Ça se joue à un ou deux coéquipier­s très forts, estime Casar. Les Français, s’ils veulent beaucoup gagner, ils ne doivent pas rester en France. Malheureus­ement. » Si on n’aura jamais Froome, Thomas, Poels et Kwiatkowsk­i dans la même équipe, comme la Sky, en France, les choses évoluent tout de même. A l’intersaiso­n, AG2R a recruté deux purs grimpeurs, le Suisse Mathias Frank et le Français Alexandre Geniez, rien que pour Bardet. « Il était temps d’épauler Romain sur les grandes épreuves et gagner des courses », justifiait le directeur sportif Vincent Lavenu. Au-delà de la structure de l’équipe, la stratégie est également fondamenta­le. « Quand on va au Tour avec un leader, il faut axer toute l’équipe autour de lui, assure l’ancien coureur Thierry Bourguigno­n. En France, on a tendance à vouloir jouer un peu tous les classement­s, général, sprint, grimpeurs. » Pour pas grand chose au final.

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Sur le Tour 2015, l’Anglais Cummings s’est imposé devant Pinot et Bardet.

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