L’enquête sur les viols en Centrafrique jugée « partiale »
Selon nos informations, les associations Innocence en danger et Enfance
et partage ont demandé aux juges d’instruction, mercredi, de procéder à de nouvelles auditions, confrontations et expertises dans l’enquête sur des viols sur mineurs qu’auraient commis des soldats français engagés dans la force Sangaris, en Centrafrique, entre 2013 et 2014. Fin décembre, les juges parisiens avaient laissé entendre qu’ils s’orientaient vers un non-lieu, faute d’avoir pu recueillir les preuves nécessaires à la mise en examen de militaires dans ce dossier. Une enquête qualifiée de « lacunaire et partiale » par Rodolphe Costantino et Marie Grimaud, les avocats d’Enfance et partage et d’Innocence en danger. Ils réclament notamment une confrontation entre cinq soldats mis en cause. Des écoutes téléphoniques auraient révélé leur « concertation évidente » afin que chacun livre la même version aux enquêteurs. Surtout, les associations souhaitent qu’une liste précise de tous les soldats ayant transité par le camp de M’Poko soit enfin dressée. Elle permettrait peut-être de mettre des noms sur les surnoms qu’ont livrés aux enquêteurs les 15 mineurs qui disent avoir été victimes de viols ou d’attouchements contre de l’argent ou de la nourriture. Les juges disposent désormais de la possibilité d’accepter ou de rejeter ces nouvelles demandes d’actes.