Une descendance dure à cuire
Buffy Summers, jeune fille blonde et menue et redoutable tueuse de vam-
pires, a fait évoluer la figure de l’héroïne classique des séries télé. « Buffy » a engendré une flopée d’héroïnes badass. Le créateur, Joss Whedon, voulait subvertir le cliché hollywoodien de la blonde qui se fait tuer au bout de quelques minutes dans les slasher movies. « Buffy est la descendante d’une somme de séries mettant en scène des héroïnes fortes, des “Drôles de dames” à “Super Jaimie” en passant par “V” », rappelle Cécile Pinaud, auteur de Femmes en série (2012, La Maison d’éditions) et du webzine Femmes de séries. Le show est un succès, tant public que critique. Conséquence, « une flopée d’héroïnes a un lien de parenté avec Buffy, explique l’experte. L’héritière naturelle est sans nul doute Veronica Mars. » L’adolescente détective est tout aussi coriace, maligne, déterminée et sexy que Buffy. Depuis, on ne compte plus les dures à cuire du petit écran, des soeurs Halliwell de « Charmed » jusqu’à Sarah Manning et ses clones dans « Orphan Black ». « C’est probablement les deux héroïnes de “Sweet/Vicious” qui sont les plus proches de Buffy, note Cécile Pinaud. L’autre héritière récente est Liv d’“iZombie”, contrainte de manger des cerveaux pour survivre. Les héroïnes de “The Good Wife” n’auraient peut-être pas été créées si “Buffy” n’avait pas ouvert le chemin. »