Des jardins comme en Italie
Parce qu’à Cannes il n’y a pas que la Croisette, lever de rideau sur la villa Domergue
Un jardin de trois hectares travaillé à l’italienne : Voici la Villa Domergue, à Cannes. Anciennement nommée Villa Fiesole, c’est la touche toscane des collines cannoises. Créés de toutes pièces par le peintre Jean-Gabriel Domergue et la sculptrice Odette Domergue, la demeure et ses jardins sont inaugurés en 1936, après presque dix ans de travaux. La volonté des époux ? Reproduire fidèlement un palais florentin. Les espaces verts possèdent toutes les caractéristiques d’un jardin à l’italienne, dont « cent dix cyprès de Provence plantés et taillés en pyramide pour ressembler à ceux qui poussent là-bas », explique Xavier Peraldi, le directeur des espaces verts de la Ville de Cannes. Pour mieux coller aux standards transalpins, les créateurs ont utilisé de petites ruses architecturales. « Le grand escalier qui domine le bassin n’est là que pour satisfaire visuellement le promeneur, révèle Xavier Peraldi. Les marches ne sont pas du tout aux normes. C’est compliqué de marcher dessus, mais elles offrent un bel effet de perspective. »
Le rendez-vous des artistes
Dès l’après-guerre, les jardins deviennent un lieu de fête. Au milieu des allées bordées de sculptures vont se côtoyer artistes, grands bourgeois et membres du jury du célèbre festival de Cannes. Aujourd’hui déserté par les stars, ce théâtre de verdure reste une source d’inspiration. Madonna y a même tourné plusieurs séquences de son film W.E., en 2010. « Elle ne savait pas que la sépulture des époux Domergue se trouvait dans les jardins. Quand elle l’a appris elle est restée une heure, seule, devant le monument », raconte Sophie Mouysset, la directrice du protocole de la mairie de Cannes. Un clip musical a également été réalisé en bas des marches de la villa. Celui de Jean-Benoît Dunckel, l’un des membres du groupe Air. « J’ai été émerveillé. On sent que ça a été pensé par un peintre », déclarait le musicien à Cannes Web TV. Accessibles du 1er juillet au 29 septembre, les jardins sont cajolés tout au long de l’année. « Entre 5000 et 10000 fleurs sont plantées trois fois par an et un rucher en transhumance est installé en hiver, précise Xavier Péraldi. L’été, les abeilles butinent dans la vallée de la Vésubie puis la quarantaine de ruches est amenée ici, afin que les insectes profitent des fleurs et du climat. » De quoi embellir un peu plus ce petit bout d’Italie.