Violé et battu, Zak Ostmane hésite à quitter Marseille
Un militant LGBT a été victime d’une violente agression
Les hématomes ont presque tous disparu de son visage. Mais la douleur est encore là, vive, et fait mouiller les yeux de Zak Ostmane au fur et à mesure que cet Algérien de 37 ans avance dans son récit. Il y a une semaine, la vie de ce militant pour les droits LGBT a basculé dans ce bar gayfriendly du centre-ville où il nous donne rendez-vous. Le vendredi 3 mars, cet homme, après avoir été, pense-t-il, drogué alors qu’il buvait une bière, a été battu, séquestré dans une chambre d’hôtel et violé par deux individus pendant deux jours.
La ville en accusation Les
deux agresseurs ont été arrêtés et emprisonnés. Le parquet a ouvert une information judiciaire notamment pour viol et séquestration et violences aggravées, sans retenir le caractère homophobe du crime. Une semaine après les faits, Zak a décidé de parler. Le militant LGBT dénonce « Marseille, une ville très homophobe et très sexiste ». Aujourd’hui, Zak le confesse : « Je me demande si je ne vais pas quitter Marseille… Mais si je pars, ils auront gagné. » Il raconte avoir déjà été victime d’agressions homophobes, et ce, quelques jours seulement après son arrivée dans la cité phocéenne. « J’étais habillé en débardeur et short. Un homme m’a insulté de “sale pédé”. Il m’a dit qu’on ne s’habillait pas comme ça au bled. » « Il y a une homophobie ancrée dans la société française. Elle est là, mais pas plus présente en Paca qu’ailleurs, et pas plus à Marseille qu’en Paca », affirme pour sa part Virginie Combe, porte-parole de SOS homophobie. L’association décidera mardi si elle se constitue partie civile dans ce dossier.