Les vieux frontistes saluent la stratégie de Marine Le Pen
Marine Le Pen a réuni des frontistes de la première heure à son meeting varois
Devant le palais des congrès de Saint-Raphaël, les militants patientent, alors que Marine Le Pen est venue donner un meeting dans la commune varoise. Dans la foule, nombre d’entre eux sont des frontistes de la première heure. A l’époque, le parti était sous l’égide de Jean-Marie Le Pen, connu pour son discours sans concessions et ses petites phrases controversées. Aujourd’hui, ils le reconnaissent majoritairement : le Front national a changé. La normalisation est passée par là, et les dérapages ne sont pas les bienvenus. Mercredi, un responsable frontiste a été suspendu en vue de son exclusion pour des propos négationnistes. Le discours de la candidate se veut lui aussi normalisé. Voire light pour les soutiens de la première heure ? « Ce n’est pas light, c’est adapté », affirme Marie-Françoise, militante depuis des années. « Elle rassemble beaucoup plus de monde, cette version un peu plus light a attiré les indécis », analyse Gérard, 68 ans. Mais Virginie en est convaincue : « Les fondamentaux ne changent pas, elle a juste rendu le discours plus clair. »
« C’est une tactique politique pour ratisser plus large. »
Roger
Il n’empêche, ce changement de discours en déboussole certains, à l’image de Marie-Odile. « Mes idées étaient plus proches de Jean-Marie Le Pen que d’elle », confesse-t-elle. J’aime bien Marion Maréchal-Le Pen. Si ça avait été la nièce, mon vote aurait été décidé. Alors que la tante, j’attends de voir… » « C’est vrai que Marine est plus politiquement correcte, concède Roger. Mais c’est une tactique politique pour ratisser plus large, et elle a eu raison. » L’ouverture a en effet visiblement porté ses fruits. Echaudé auparavant par le discours « bourrin » de JeanMarie Le Pen, Ludovic a décidé cette fois de soutenir pleinement Marine Le Pen. « Quand je l’écoute, j’ai l’impression de m’entendre parler. » Et de déplorer « ces Syriens qu’on forme » alors que lui est au chômage. A ses côtés, sa maman Chantal se retourne. Puis lance : « On était fidèles à Jean-Marie, donc on continue avec Marine, parce qu’on veut que ça change. »