« Une recherche dangereuse »
L’élu dénonce le questionnaire destiné aux écoliers corses sur la diversité
C’est un document polémique. Destiné aux élèves du primaire et secondaire en Corse, dans le cadre d’une étude sur la diversité commandée par l’Assemblée de Corse dirigée par les nationalistes, ce questionnaire à choix multiple, qui aurait dû être distribué dès ce lundi aux écoliers, demandait notamment aux enfants de détailler leurs croyances religieuses ainsi que celles de leurs familles, à travers des questions comme : « Est-ce que tu crois en Allah/Dieu/Yahvé ? ». Une étude qui « heurte » François Tatti, conseiller territorial de Corse (DVG)
Qu’est-ce qui vous dérange ? Ce qui me heurte, c’est que l’on interroge des enfants de 8 ans et plus sur des sujets extrêmement intimes et personnels : des questions sur la religion, leur nourriture, s’il mange des produits casher, de la viande le Vendredi saint, sur la religion de leurs parents, frères ou soeurs… Et la loi interdit ce type de questionnement, qui plus est dans le milieu scolaire. C’est ridicule mais surtout dangereux.
Pourquoi ? On n’a pas le droit de faire des enquêtes sur l’appartenance religieuse des gens. Ce questionnaire n’a pas lieu d’être, parce que la Corse doit respecter les règles de droit qui s’appliquent dans le pays. Il n’a pas lieu d’être aussi parce que ça n’a pas d’intérêt pour nos analyses.
Sur Twitter, la présidente de l’université de Corte a défendu le travail de ses équipes. Je ne suis pas opposé à ce qu’on enquête. Mais on ne doit pas faire n’importe quoi pour autant ! On pose des questions non seulement sur leurs appartenances confessionnelles, mais aussi sur celles de leurs familles. Si on veut enquêter, on ne demande pas à un écolier de 8 ans la religion de son père ! On demande au père de famille éventuellement. C’est la vie privée. C’est choquant cette intrusion dans la famille via des tout-petits. Là, on transforme les élèves en cobaye et les maîtres en laborantins d’une recherche plus que dangereuse.