20 Minutes (Marseille)

Ça « raffute » dans tous les sens

Sur fond de bataille d’ego, la Ligue et la Fédération s’écharpent depuis des semaines

- Aymeric Le Gall

Le projet de fusion, très vite avorté, entre le Racing 92 et le Stade Français n’en finit plus de faire des vagues dans le petit monde de l’ovalie. Mercredi, l’affaire a même pris un nouveau tournant en mettant aux prises la Ligue (LNR) et la fédération (FFR), les deux instances dirigeante­s. Alors que la Ligue publiait le calendrier des matchs reportés entre le Stade Français et Castres d’un côté, et entre le Racing et Montpellie­r de l’autre (22 et 23 avril prochain), la FFR est venue remettre un coup de pied dans la fourmilièr­e. En annonçant publiqueme­nt leur volonté de réformer cette décision, les dirigeants de la fédé ont montré leur opposition à la LNR. Opposées sur de nombreux sujets (les contrats fédéraux, le calendrier des prochaines saisons de Top 14 et de Pro D2, l’horaire de diffusion du match du dimanche…), les deux entités ont rafraîchi encore un plus leurs relations déjà bien glaciales. Si les observateu­rs affirment que c’est l’arrivée de Bernard Laporte et de son équipe à la tête de la FFR qui a lancé les hostilités, Thomas Lombard, ancien du Racing et du Stade Français, tient à nuancer : « Un bras de fer avait été entamé avec la LNR depuis longtemps. Cette guerre s’est intensifié­e et s’est élargie sur des terrains plus nombreux. Aujourd’hui, on est extrêmemen­t proche du point de rupture. »

« Un retour au calme »

Dans cette lutte ultra-médiatisée, où les passions s’exacerbent plus que de raison, difficile de dire qui de Bernard Laporte ou de Paul Goze (le président de la Ligue) est le plus légitime dans son combat. « Chacun défend son projet, répond Lombard, devenu consultant sur Canal+. On a l’impression d’assister à une remise en question totale des pouvoirs qui avaient été accordés à la LNR par la fédération. Il y a aussi une volonté louable de la part de la fédé de faire évoluer les choses. Je crois que le rugby français en a besoin. » Mais pour ça, il faudrait que tout le monde mette de l’eau dans son vin. « Il faut un retour au calme, acquiesce Lombard. Ce n’est pas celui qui tapera du poing le plus fort sur la table qui aura forcément gain de cause. » A l’heure où tout le monde semble gravement touché par le fléau du défaitisme aigu, l’ancien rugbyman préfère voir le verre à moitié plein : « C’est possible que la crise qu’on traverse actuelleme­nt soit la meilleure opportunit­é qui nous a été donnée de redéfinir notre modèle. » Voilà qui fait du bien à entendre.

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Serge Simon et Bernard Laporte, les deux hommes forts de la Fédération.

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