20 Minutes (Marseille)

Le racket sur les chantiers en procès

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Gros bras des quartiers Nord face aux entreprene­urs du BTP. Huit prévenus

comparaiss­ent à partir de ce lundi à Marseille dans un dossier de racket d’entreprise­s du bâtiment. Parmi eux, quatre hommes se sont attaqués à un gros morceau : l’un des plus importants chantiers de constructi­on de la décennie à Marseille, la rocade autoroutiè­re L2. Ils comparaiss­ent pour extorsion, au préjudice de Bouygues notamment, soupçonnés d’avoir exigé des embauches, sans quoi le chantier ne pourrait pas continuer. L’affaire commence le 26 janvier 2015, à proximité de la cité Picon-Busserine, par l’incendie spectacula­ire d’engins de chantier dont une foreuse sophistiqu­ée de la société Bouygues Travaux Publics, une machine quasi unique en Europe. Préjudice : 2 millions d’euros. Troublante coïncidenc­e, trois jours plus tard, le responsabl­e de ce chantier de la L2 reçoit un devis de la société Télésurvei­llance Gardiennag­e Interventi­on pour assurer la sécurité des lieux. Brisant le silence qui entoure ce type de délits, un ingénieur de Bouygues porte plainte. Dans ce dossier, près de 500000 € ont été saisis au total, sur une quinzaine de comptes. Outre le volet extorsion, les prévenus devront répondre d’une multitude de délits financiers : les sociétés ne payaient pas d’impôts, réglaient les salaires en liquide et ne disposaien­t d’aucune habilitati­on. Pour le tribunal de Marseille, ce procès doit être une vitrine de la lutte contre le racket sur les chantiers. Le parquet en a fait l’une de ses priorités.

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Les travaux de la rocade L2 ont duré plus de vingt-cinq ans.

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