20 Minutes (Marseille)

Mathilde Gros, future star des JO

La Provençale, qui ne pratique la discipline que depuis trois ans, a brillé aux Mondiaux

- Jean Saint-Marc

«Mathilde n’a que 17 ans, c’est incroyable ce qu’elle fait à son âge. » Le compliment vient d’un certain François Pervis, sept fois champion du monde de cyclisme sur piste, rien que ça. Incroyable, c’est le mot qui qualifie la performanc­e de Mathilde Gros : pour ses premiers championna­ts du monde « chez les grands », elle a signé le quatrième meilleur temps des qualificat­ions sur 200 m lancé. « Je ne m’attendais pas à ça ! Tout me tombe un peu dessus, lâche la Provençale, de retour dans son village de Cornillon-Confoux pour quelques jours. Si, il y a trois ans, on m’avait dit que je serais aux Mondiaux, double championne d’Europe juniors, avec des records de France… » Si on lui avait dit ça, elle aurait doucement rigolé, parce qu’il y a trois ans, Mathilde Gros était basketteus­e. Un jour, à l’entraîneme­nt, au Creps d’Aix-enProvence, elle teste un watt-bike (un vélo d’appartemen­t amélioré, pour faire simple). Et explose les compteurs.

« Je détestais le vélo »

« Ils ont cru que la machine était défectueus­e », se souvient Séverine, sa maman. On envoie la gamine de 14 ans à l’Insep pour des tests. Elle en revient avec un contrat de six ans. Objectif : les JO 2020. Comme dans toute belle histoire, comme dans tout conte de fées, il faut un passage à vide. En l’occurence, les six premiers mois à l’Insep. Mathilde Gros enchaîne les chutes. Sa deuxième journée d’entraîneme­nt se termine aux urgences. « Il a quasiment fallu lui apprendre à faire du vélo, raconte son entraîneur Herman Terryn. Enfin, elle savait en faire… Mais pour aller chercher le pain! » Pire, elle n’aimait pas ça. « Mon père essayait toujours de m’emmener faire du VTT, mais je détestais ça. Je trouvais ça pff, ennuyeux! Et ça me faisait mal aux fesses », soupire l’ado. Celle qui se fade désormais dix entraîneme­nts par semaine y a pris goût : « L’adrénaline de la course est devenue une drogue ! » Celle de la victoire, aussi. « Il faut que je franchisse les paliers, déjà être championne du monde en juniors, ensuite faire des médailles chez les Elites, et, ensuite, les Jeux. » On la voit bien, avec sa natte blonde, en star des JO et des plateaux télé. On s’emballe ? Son coach est lui aussi optimiste : « Elle a encore des lacunes, mais en trois ans, sa marge de progressio­n est telle que, oui, c’est une chance de médaille pour la France ! »

 ??  ?? Mathilde Gros a découvert le cyclisme par hasard, au Creps d’Aix-en-Provence.
Mathilde Gros a découvert le cyclisme par hasard, au Creps d’Aix-en-Provence.

Newspapers in French

Newspapers from France